Les intellectuels, artistes et écrivains, ont intensément participé à la Grande Guerre, à la fois comme acteurs de terrain en tant que soldats, mais aussi comme témoins en utilisant leurs différents talents pour exprimer ce qu’ils vécurent. Traumatisme collectif ainsi partagé par toute une génération, qui au-delà des différentes opinions politiques, partageât un destin commun.
La Grande Guerre, inspiration de l’engagement artistique
Artistic Commitment to the Great War
Intellectuals, artists and writers took their full part in the Great War, on the ground as soldiers and as reporters. They used their varied talents to describe the trauma they lived through: the common destiny of an entire generation that transcended political opinion.
Grande Guerre, guerre mondiale, « Der des Ders », la Guerre, guerre pangermanique, guerre anti-germanique… Que d’appellations différentes pour un même événement ! Ce qui en dit long sur la difficulté des Hommes à l’appréhender. La Guerre, dont seule la majuscule évoque pudiquement le gigantisme et le caractère inédit. Comment faire pour en parler plus longuement ? Voilà quelle fut la question qui hanta les écrivains, peintres ou encore musiciens rescapés du conflit ; l’art, comme de nombreux Poilus revenus du front, souffrait d’impuissance. À l’art de la guerre, bafoué par l’avènement de la technique au début du XXe siècle comme l’explique si bien Denis de Rougemont, il fallut substituer l’art de raconter la guerre.
Caractérisés notamment par leur engagement dans les valeurs universelles, les intellectuels et artistes français furent nombreux à s’engager au service de la patrie, plusieurs devançant l’appel.
L’écriture comme thérapie et comme témoignage
Parce que l’écriture est aussi une thérapie, certains auteurs couchent sur le papier leurs souffrances et les épreuves traversées. Ainsi, Blaise Cendrars se confiera par deux reprises sur l’événement majeur de sa vie qui survint en 1915, l’amputation de son bras droit… d’écrivain. Dans La Main Coupée (1946) et son autobiographie J’ai saigné (1938) il raconte comment, vie chevillée au corps, il réapprit à écrire de la main gauche, sa « main amie » sur fond de condamnation des idéologies qui avaient déchaîné tant de violence. Écrivain moderniste avant la Première Guerre mondiale, il deviendra « le poète de la main gauche » collaborant notamment avec Fernand Léger dans J’ai tué (1918), écrivant alors quelques-unes des pages les plus fortes et les plus dérangeantes qui aient été écrites sur la guerre :
Il reste 87 % de l'article à lire
Plan de l'article