L’emploi des drones armés est devenu d’usage courant pour les États-Unis. Ceux-ci les utilisent également pour effectuer des assassinats ciblés visant des cibles humaines à haute valeur ajoutée. Le contrôle juridique de ces frappes reste important, le drone n’étant qu’un moyen et non pas une finalité.
Eye in the sky : les drones armés dans la politique d’assassinats ciblés des États-Unis
Eye in the Sky: use of Armed Drones in the US Policy of Directed Assassinations
The use of armed drones has become commonplace for the United States, which uses them also for targeted assassinations of high-value human targets. Legal control of such strikes remains important given that the drone is merely a means, and not an end.
Quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001 à New York et à Washington DC, le président George W. Bush lance sa « guerre contre le terrorisme » afin de traquer les membres du réseau Al-Qaïda à travers le monde. Cette « croisade », selon les termes du 43e Président des États-Unis, se concrétise par l’activation de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord et l’invocation de l’article 51 de la Charte des Nations unies, avec l’idée de légitimer l’action américaine contre le terrorisme n’importe où, à la surface du globe.
Dès le 18 septembre 2001, le Congrès américain vote l’Authorization for Use of Military Force Against Terrorists, loi qui donne au Président les moyens légaux de prendre toutes les mesures nécessaires et appropriées contre ceux qui ont planifié, aidé ou commis les attentats du 11 septembre.
Avec un tel texte juridique, les États-Unis cherchent, entre autres, à légitimer les assassinats ciblés qu’ils commencent dès lors à mener contre les responsables du réseau islamiste, notamment par l’intermédiaire d’aéronefs sans pilote à bord : les drones. En effet, si l’usage de ces appareils, d’abord pour des missions de surveillance et d’observation, remonte aux années 1990, l’armement de ces technologies concorde avec les débuts de la « guerre contre le terrorisme » de l’Administration Bush. Si les drones armés sont utilisés dès le début du conflit en Afghanistan dans les zones de combats, afin de supporter les troupes au sol, le premier assassinat ciblé à l’aide d’un de ces appareils est mené par la CIA, le 4 février 2002, dans la province afghane de Paktiyâ. Dès lors, de telles actions se multiplient dans le cadre de la lutte contre Al-Qaïda, avant de se répandre dans diverses régions du monde, à la fois par la CIA et par l’armée américaine, afin de servir les intérêts stratégiques américains, notamment dans des zones où Washington ne souhaite pas envoyer de troupes au sol.
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