La Russie a une attitude ambivalente envers l’Union européenne (UE), tantôt perçue comme un adversaire trop lié à l’Otan et aux États-Unis, tantôt comme un partenaire nécessaire. Dans tous les cas, Moscou conserve un intérêt majeur sur les questions européennes car la Russie est aussi une partie de l’Europe.
La Russie face au débat sur l’autonomie stratégique de l’UE
Russia and the Debate over the Strategic Independence of the European Union
Russia remains ambivalent towards the EU, on one hand perceived as an adversary too close to NATO and the United States, and on the other as a necessary partner. Moscow in any case has a major interest in European questions since Russia is also part of Europe.
Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, les déclarations fracassantes vis-à-vis de ses partenaires dans le cadre de l’Alliance transatlantique ont remis au goût du jour le débat sur l’autonomie stratégique de l’Union européenne. Bien avant Trump, l’intervention américaine en Irak avait déjà posé un certain nombre de problèmes quant à l’harmonie à l’intérieur de l’Alliance sans jamais toutefois remettre en question sa nature profonde. Or, comme l’a déclaré Wolfgang Ischinger, le président de la Conférence sur la sécurité de Munich en 2017 : « L’arrivée de Donald Trump signifie la fin de l’Occident dont les États-Unis étaient le porte-flambeau et que tous les autres cherchaient à imiter. La tâche de l’Europe est maintenant de remplacer cette perte. » (1)
Au-delà des déclarations d’intention autour du désir de voir émerger une armée européenne commune, certains éléments vont d’ores et déjà en ce sens. Le projet du Fonds européen de la défense est avalisé par la Commission européenne pour la période 2021-2027 en juin de cette année, tandis que la Coopération structurée permanente (CSP ou PESCO en anglais) est active depuis décembre 2017 et comprend la coopération militaire entre 25 pays membres de l’UE.
Pourquoi le débat intéresse en Russie ?
Il reste 89 % de l'article à lire
Plan de l'article