La défense européenne a progressé ces dernières années, obligée par les évolutions stratégiques dont l’attitude nouvelle des États-Unis de Donald Trump. Il faut désormais aller plus loin, quitte à proposer une approche disruptive, seule capable d’innover et d’être utile.
La défense européenne entre coopération et intégration : de la PSDC à l’armée européenne
European Defence—cooperation and integration: from the CSDP to a European Army
European defence has moved forward in recent years, driven by strategic developments, including the new approach of Trump’s United States. We have to go further, to the extent, if need be, of pursuing a disruptive approach in which innovation is welcomed and which ultimately will prove useful.
En 2012, l’un des meilleurs experts français de la défense européenne décrivait celle-ci comme étant en état d’« arrêt cardiaque » (1). Depuis lors, les chocs défibrillateurs ont été nombreux et puissants : guerre au Mali, crise ukrainienne, attentats terroristes sur le sol européen, référendum sur le Brexit, élection de Donald Trump, guerre civile en Syrie…
Grâce à ces chocs, l’activité cardiaque a repris. Mais le patient est-il sauf ? Rien n’est moins sûr, car les causes de la maladie n’ont pas été traitées : les dirigeants européens n’arrivent toujours pas à dépasser le stade de la simple coopération et à entrer de façon positive dans celui de l’intégration.
Pourtant, seule l’intégration pourrait doter l’Europe de la « capacité autonome d’action » militaire qu’elle ambitionne depuis le Sommet de Saint-Malo en 1998 et qu’elle a inscrit dans le marbre du Traité sur l’Union européenne. Dans ce contexte, la proposition d’une « armée européenne » pourrait enfin permettre la percée conceptuelle dont la défense européenne a tant besoin.
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