« Celui qui n’est que militaire n’est qu’un mauvais militaire, celui qui n’est que professeur n’est qu’un mauvais professeur, celui qui n’est qu’industriel n’est qu’un mauvais industriel.
L’homme complet, celui qui veut remplir sa pleine destinée et être digne de mener ses hommes, être un chef en un mot, celui-là doit avoir ses lanternes ouvertes sur tout ce qui fait l’honneur de l’humanité. »
Maréchal Hubert Lyautey
 

« Il est indispensable de privilégier un dispositif qui avantage une formation tout au long de la carrière plutôt que de tout miser sur la formation initiale », faisait valoir le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lors de son audition en octobre 2019 à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de finances 2020. Compte tenu de l’évolution éclair de nos métiers tournés vers la sécurité de nos concitoyens, il semble ainsi préférable d’abréger la formation initiale afin de gagner dans un premier temps en opérationnalité, et de mettre ensuite davantage l’accent sur la formation continue selon le principe irréfutable du « juste à temps ».

Cette affirmation doit-elle s’appliquer à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN), unique creuset de formation des quelque sept mille officiers en activité, qui célèbre cette année son centenaire et peut s’enorgueillir, en cette occasion historique, d’avoir eu son drapeau décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur le 6 décembre 2019 par la ministre des Armées, en reconnaissance des mérites éminents rendus à la Nation ? S’il est indéniable que le dispositif d’apprentissage a profondément évolué ces dernières années pour s’adapter aux enjeux et évolutions sociétaux, la formation au commandement stricto sensu, dans un corps protéiforme comme la gendarmerie, doit demeurer une fonction fondatrice qui exige un minimum de temps, a fortiori pour nos officiers très vite investis d’une autorité à large éventail dès la sortie de Melun.