La FMES (Fondation méditerranéenne d'études stratégiques), implantée à Toulon, est un laboratoire d’idées résolument tourné vers l’analyse stratégique autour des thématiques de la Méditerranée. La dimension maritime y est essentielle et permet d’intégrer des approches pluridisciplinaires, enrichissant le débat et élargissant l’offre de formation, en liaison avec l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale).
La réflexion stratégique est plus que jamais nécessaire
Strategic Thinking—Needed More Than Ever
The FMES (Fondation méditerranéenne d'études stratégiques—Mediterranean foundation of strategic studies) in Toulon is a think tank whose primary objective is the strategic analysis of matters concerning the Mediterranean. The maritime dimension is essential to this analysis and encourages multi-disciplinary approaches to enrich the debate and broaden the training on offer through liaison with the IHEDN (the Institute for higher national defence studies).
« L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne suit pas l’avenir, on le fait. » Autant dire que cette affirmation de Georges Bernanos conserve toute sa pertinence en ce début de XXIe siècle. Le monde d’aujourd’hui entre, c’est le moins que l’on puisse dire, dans une mutation sans précédent. Inquiétante ou rassurante, telle est la question.
En première analyse, il va plutôt mieux. Sans doute s’agit-il d’un effet de la mondialisation, n’en déplaise à ses détracteurs, mais en tout état de cause, nul ne peut contester qu’une amélioration sensible est enregistrée qu’il s’agisse de l’allongement de la durée de vie, de la baisse de la mortalité infantile, divisée par deux en moins d’un quart de siècle, ou de l’accès aux ressources vitales même si des inégalités existent encore dans certaines parties du monde.
Ces évolutions positives sont cependant mitigées par des facteurs de risques : ces inégalités induisent des tensions pour l’accès aux ressources indispensables. Elles concernent prioritairement les populations déplacées avec un accroissement substantiel du nombre de migrants d’origine économique ou menacés sur leur territoire. Le monde a changé aussi dans sa forme géopolitique et ce changement est sans doute moins positif. L’après-guerre avait été marqué par une bipolarisation du monde. En cela, la chute du mur de Berlin, à elle seule, représente une véritable rupture stratégique en effaçant brutalement deux pôles en confrontation. Succès absolu des instances internationales avec des organisations qui ont su, au prix du dialogue, préserver la paix en Occident et ailleurs. Succès aussi de la dissuasion qui continue d’être un rempart à toute forme de guerre totale. Pour autant, il n’est pas sûr que nous en ayons tiré toutes les conséquences. Le monde est donc devenu multipolaire. Cette multipolarité n’a d’ailleurs pas simplifié les rapports de puissance. Le multilatéralisme, facteur-clé du dialogue entre les Nations, a cédé la place à des actions désormais unilatérales plaçant les uns et les autres devant le fait accompli. L’échiquier des acteurs internationaux rend le jeu plus complexe et les interactions entre eux plus difficiles. Ces dix dernières années soulignent cette mutation. Elle est d’importance.
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