Depuis son indépendance en 1919, l’Afghanistan n’a connu qu’un état de guerre sur fond de rivalités ethniques, et la violence s’est accrue en 1979. De plus, les États-Unis, en intervenant après le 11 septembre 2001, ont répété les erreurs des Soviétiques en imposant un modèle politique contraire à la société afghane.
L’Afghanistan, état de guerre permanent
Afghanistan’s Permanent State of War
Since independence in 1919, Afghanistan has been in a state of war founded on ethnic rivalry, and violence escalated in 1979. Worse yet, with its intervention after 11 September 2001, the United States repeated Soviet errors by imposing a political model that ran counter to Afghan society.
L’arrivée par avion sur Kaboul est toujours saisissante. Après avoir survolé les immensités apparemment désertiques, ressemblant à un tapis de longues ondulations ocre ou recouvertes de neige suivant les saisons, on découvre d’un seul coup l’immense agglomération de Kaboul. Ce contraste est déjà une approche de ce qu’est l’Afghanistan et surtout de la sociologie de ce pays.
Même l’œil exercé peine à situer les petits points verts au fond des gorges de ces paysages montagneux marquant la présence d’un village. Même en survol direct, il est bien difficile de distinguer les routes en fond de vallée ou à flanc de montagne. Pourtant, des personnes vivent dans ces zones isolées et d’autres s’y cachent.
Par contre, la capitale, Kaboul, n’en finit pas de s’étendre. À l’origine, elle fut construite dans une grande cuvette à 1 800 mètres d’altitude, sur les berges de la rivière Kaboul et protégée par d’imposants sommets culminant à plus de 5 000 mètres ; mais après avoir couvert les sept collines de ce bassin, les habitations se sont déversées vers l’immense plaine de Chamali et rien ne semble pouvoir arrêter cette progression. La population est estimée entre 4 et 5 millions d’habitants. La ville qui fut presque totalement détruite par les différentes guerres, et surtout la guerre civile de 1990 à 1996, s’est reconstruite sans plan d’urbanisme, dans un désordre absolu. Pas de plan de circulation, pas de parkings, pas de transport en commun, pratiquement pas de nom de rues et une pollution atmosphérique parmi les premières du monde, font que cette ville, au-delà des risques d’attentats et d’enlèvements, devient très dangereuse pour la santé à cause de la pollution et des accidents de la circulation. L’accès à l’eau, le traitement des eaux usées et des ordures ménagères sont également des problématiques très inquiétantes.
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