Le mode de gouvernance de Donald Trump est brutal, mais reflète une réalité américaine qui a toujours prôné une forme d’isolationnisme. Les Européens doivent repenser leur avenir en faisant preuve de plus de pragmatisme et en innovant pour recréer une nouvelle base de discussions afin d’affronter les épreuves et défis de demain.
Les perspectives d’évolution de la politique étrangère américaine et les conséquences pour l’Europe
Perspectives for Future Developments in US Foreign Policy and the Consequences for Europe
Donald Trump’s style of governance is brutal but reflects American thinking, which has always advocated some form of isolationism. Europeans must take a new look at their future, applying pragmatism and innovation to create a new basis for discussion in order to face tomorrow’s trials and tribulations.
Prévoir les ruptures n’est jamais aisé et bien peu y réussissent. Élevés sur des vérités qui datent de deux ou trois générations, comment pourrions-nous prévoir à quel moment, comment et même si les États-Unis vont renoncer aux fondements de leur politique étrangère. Les ruptures peuvent prendre plusieurs formes, la violente où soudain une façade qui avait belle allure s’effondre sans avertissement ou la progressive où, un beau matin, nous découvrons, qu’à force d’évoluer, le spectacle que nous contemplons n’a plus rien à voir avec celui dont nous étions encore assurés la veille.
Ma présentation ne sera donc pas facile parce que je vais essayer de démontrer qu’en effet, nous vivons une rupture dont je ne connais cependant ni le rythme ni la portée, mais dont je suis convaincu qu’elle donnera naissance à un monde nouveau ; un monde nouveau parce que le monde dépend et dépendra pendant des décennies de la puissance américaine. À ceux qui me diront que j’ai tort, je répondrai que l’histoire tranchera ; à ceux qui me demanderont de nuancer mon propos, je dirai qu’ils ont raison. Mais, pour dégager l’architecture d’un édifice, vous devez en oublier la décoration pour en comprendre la structure.
Partons donc de Trump puisque c’est là où nous sommes pour examiner s’il représente une aberration de la politique étrangère américaine, ce que la plupart des experts américains affirment parce qu’ils l’espèrent. Ce que nous dit Trump aujourd’hui, c’est que la guerre froide est terminée depuis longtemps, que la croisade pour la démocratie a été un échec et que les légions fatiguées doivent rentrer au bercail. Il s’inscrit ainsi dans ce qui fut la tradition de la politique étrangère américaine jusqu’en 1941.
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