Beaucoup prédisent le déclin américain. Or, malgré ses faiblesses politiques générées par le clivage Républicains-Démocrates, les États-Unis disposent d’atouts dont le regard vers l’avenir est son ADN. D’où le besoin pour l’Europe de conserver ce lien imparfait et irritant, mais indispensable dans un monde en rupture d’équilibre.
Encore un siècle américain ? Les atouts stratégiques des États-Unis face à leurs concurrents
Another American Century? The Strategic Advantages of the United States Compared with its Competitors
Many predict a declining America, and yet despite its political weaknesses resulting from the Republican-Democrat split, the United States possesses advantages, among which its look to the future is its DNA. Hence the need for Europe to preserve this imperfect and irksome, yet essential link in a world that has lost its balance.
Bien des prévisionnistes l’avaient annoncé. Mais « l’inévitable » déclin de l’Amérique n’a pas eu lieu. En 1970, Herman Kahn, le brillant prospectiviste de la RAND Corporation, prévoyait pour l’an 2000 une Amérique dépassée… par le Japon. En 1987, dans Naissance et déclin des grandes puissances, Paul Kennedy estimait que le poids de la dette publique, du déficit commercial et des déploiements militaires annonçait la fin inéluctable de la domination américaine au bénéfice… du Japon. En 1990, dans Lignes d’horizon, Jacques Attali nous affirmait que l’avenir des États-Unis était derrière eux, et faisait lui aussi le pari… du Japon.
Et en 2002, dans Après l’Empire, un autre intellectuel français non avare de proclamations définitives, Emmanuel Todd, voyait dans le déchaînement guerrier des États-Unis le signe de la « décomposition du système américain ».
Alors que s’est-il passé ? On peut gloser sur les commentateurs qui prennent leurs désirs pour des réalités, mais à mon sens le problème de fond réside dans l’incapacité de nombre de prévisionnistes à dépasser les modes du moment, au détriment de l’analyse des facteurs structurels.
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