Le programme des SNLE 3G en cours de montée en puissance est à la fois un investissement stratégique conséquent, mais aussi un levier économique important bénéficiant à l’économie française. Catalyseur d’innovation, le SNLE 3G irrigue le tissu industriel et renforce la filière navale à l’international.
Le SNLE de 3e génération : investissement stratégique et levier économique
The Third Generation SSBN: Strategic Investment and Economic Lever
The expanding programme for the third generation SSBN (SNLE 3G) is both a significant strategic investment and a major economic lever that benefits the French economy. The SNLE 3G is a catalyser of innovation that is feeding the industrial complex and strengthening its naval sector on an international level.
Dans les débats relatifs à la dissuasion nucléaire, la dimension économique est souvent peu abordée ou reléguée au second plan. Lorsque ses opposants mobilisent des arguments économiques, c’est généralement pour en critiquer le coût, et surtout celui d’opportunité en opposant welfare et warfare. D’autres supposent un effet d’éviction des armements nucléaires sur les armements conventionnels. L’idée – fausse (1) – selon laquelle les ressources affectées à la dissuasion seraient « sanctuarisées », vient renforcer l’idée que la dissuasion serait exempte de toute considération économique.
Mais qu’en est-il aujourd’hui, alors que la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 se double d’une crise économique et budgétaire qui voit les motifs de dépenses publiques s’accroître et les recettes se contracter ? Si le président de la République a réaffirmé une ambition forte en matière de dissuasion nucléaire lors de son discours à l’École de Guerre, le 7 février 2020, peut-on pour autant penser que l’intendance suivra, en dépit d’un niveau d’endettement historiquement élevé ?
À l’instar du président de la République, qui a souhaité placer son discours dans la continuité du général de Gaulle en le prononçant à l’École de Guerre, la lecture de textes fondateurs écrits par les pionniers de la dissuasion peut encore nous éclairer. Ainsi, le général Charles Ailleret écrivait dans cette même revue en 1967 : « […] Il faut que notre pays soit le plus capable possible de dissuader […]. Il lui faut donc être par lui-même le plus fort possible, compte tenu de ses moyens et de la philosophie de la vie de ses habitants. Or, dans l’arsenal des armements modernes, ceux qui ont le meilleur rendement, c’est-à-dire les plus efficaces pour un prix donné, sont et de très loin les armements nucléaires » (2).
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