La guerre est un affrontement de volonté, mais aussi une confrontation de moyens et donc d’argent. L’économie de défense est, de ce fait, un champ de recherche majeur pour comprendre les enjeux des facteurs économiques dans les politiques de défense. D’où ce numéro sur cette problématique contemporaine. Lire les premières lignes
La défense a un coût, mais elle est aussi nécessaire pour garantir la sécurité de la nation, d’où le besoin de financer une armée. Réfléchir sur l’économie de défense est donc essentiel et oblige à prendre en compte de nombreuses données parfois contradictoires, mais permettant dès lors d’avoir une compréhension globale des enjeux. Lire les premières lignes
Perspective stratégique
Budget et impact économique de la défense
La crise financière de 2008 a entraîné une baisse importante et durable des dépenses militaires en Europe. Le rattrapage partiel effectué depuis pourrait être remis en cause suite à la crise sanitaire due au coronavirus, dans la mesure où les priorités seront réorientées au détriment de la défense, malgré l’accroissement des menaces actuelles. Lire les premières lignes
La question désormais prégnante de l’autonomie stratégique de l’Europe passe par un accroissement des investissements dans le domaine de la sécurité. Cela nécessite une démarche plus collective pour être plus efficace tout en renforçant les capacités industrielles des pays concernés. Lire les premières lignes
Le programme des SNLE 3G en cours de montée en puissance est à la fois un investissement stratégique conséquent, mais aussi un levier économique important bénéficiant à l’économie française. Catalyseur d’innovation, le SNLE 3G irrigue le tissu industriel et renforce la filière navale à l’international. Lire les premières lignes
Les dépenses de défense ont un impact économique non négligeable, en particulier via les investissements qui irriguent le tissu industriel. La France constitue de ce fait un cas spécifique en Europe, soutenue par une volonté politique forte mais qui pourrait subir une inflexion suite à la crise du coronavirus. Lire les premières lignes
Les restructurations imposées à la défense depuis la fin des années 1980 ont eu de profonds impacts sur les territoires avec des conséquences difficiles. Des mécanismes de compensation ont été mis en place avec plus ou moins d’efficacité. Les aides reçues sont justifiées au regard de certains départements déjà fragiles. Lire les premières lignes
Industrie de défense
Les États n’ont plus le monopole sur les industries de défense en raison des évolutions poussant à la libéralisation et à la mise en concurrence. Cependant, ils restent des acteurs indispensables et doivent trouver des modes de régulation et de travail avec les entreprises, en particulier dans le domaine cyber en pleine mutation. Lire les premières lignes
Le panorama de l’industrie de défense en Europe est complexe avec des situations et des ambitions très différentes, en particulier liées à la relation avec les États-Unis. Les asymétries sont nombreuses, d’où la difficulté de passer du discours incantatoire sur une autonomie stratégique aux actes la concrétisant. Lire les premières lignes
La crise de la Covid-19 oblige à revoir la stratégie industrielle de défense de l’Europe. Il est nécessaire de définir et de construire une politique crédible permettant de consolider la BITDE, en acceptant des restructurations et des mises en commun des moyens de production. Cette ambition est indispensable désormais. Lire les premières lignes
Malgré le Brexit, le Royaume-Uni et l’Union européenne restent des partenaires essentiels dans le domaine de la défense et particulièrement pour l’industrie d’armement. La tentation américaine conduirait de facto à un affaiblissement de la souveraineté britannique. D’où le maintien d’un mariage de raison avec le « Vieux Continent ». Lire les premières lignes
La relation entre l’État client et utilisateur avec l’industrie de défense a évolué au cours du temps avec une privatisation croissante du tissu industriel. La volonté actuelle est de déboucher sur une approche plus équilibrée, améliorant la performance globale. Lire les premières lignes
Technologie de défense
Mesurer l’autonomie stratégique d’un pays dans le champ des technologies est complexe. Cela nécessite de prendre en compte différentes interactions avec précision. Les hiérarchies ainsi construites renforcent les représentations traditionnelles de la puissance, permettant aux États-Unis d’occuper la première place. Lire les premières lignes
Les entreprises de défense ont besoin de recourir à l’innovation technologique. Cela nécessite un appui scientifique important exigeant investissements et compétences. L’analyse des dépôts de brevets renforce cette approche, même si aujourd’hui les technologies sont de plus en plus duales. Lire les premières lignes
Jusqu’à présent, la conduite des programmes s’appuie sur des processus très contrôlés et très directifs. Or, il faut désormais trouver de nouvelles méthodes plus agiles, permettant de mieux prendre en compte les innovations, les propositions des utilisateurs et les ressources d’autres acteurs ne venant pas de la défense. Lire les premières lignes
Les nouvelles technologies comme les imprimantes 3D ou les objets connectés peuvent désormais contribuer à la politique de soutien des équipements en apportant des solutions innovantes. L’industrie 4.0 offre ainsi des perspectives dans un secteur en pleine mutation même si certaines contraintes demeurent. Lire les premières lignes
Le développement exponentiel de l’usage des drones aériens tant dans le champ militaire que pour des applications civiles montre combien le croisement des progrès technologiques et de l’Intelligence artificielle offre des potentialités. Ce mouvement n’est pas prêt de ralentir tant les besoins croissent. Lire les premières lignes
Stratégie
La coopération de défense en Europe est une question déjà ancienne avec des avancées spectaculaires, mais aussi de longues phases de stagnation. Tout dépend de la priorité accordée par l’Europe à cet enjeu. La crise sanitaire actuelle pourrait être une opportunité pour accroître cette dynamique. Lire les premières lignes
Certaines matières premières minérales deviennent un enjeu stratégique. Le contrôle des « terres rares » peut devenir critique. L’Union européenne a récemment pris conscience du besoin d’une évaluation rigoureuse de leur criticité. Les calculs font intervenir de nombreuses variables en évolution permanente. Lire les premières lignes
Les modèles théoriques construits sur les jeux peuvent apporter des éléments d’analyse sur les mécanismes spécifiques des guerres d’usure. Il reste très difficile d’en évaluer une durée probable, d’où la nécessité accrue du renseignement qui permet de réduire les incertitudes et d’en tirer une conduite pour mettre fin au conflit. Lire les premières lignes
Certains conflits ne se traduisent pas nécessairement par des affrontements armés soutenus par des confrontations d’intérêts économiques divergents. Lorsque le coût devient excessif, certaines parties considèrent que le retrait offre plus de bénéfices au final. Les Guerres de la morue entre l’Islande et le Royaume-Uni en sont un exemple. Lire les premières lignes
L’Afrique de l’Ouest connaît une hausse des conflits dans des zones où la majorité de la population est rurale. Une analyse microéconomique avec des données locales permettrait de comprendre les mécanismes amenant à la violence. La vulnérabilité des ménages ruraux est accrue par l’accroissement de la précarité économique. Lire les premières lignes
Mémoire stratégique
Note préliminaire : L’opinion américaine s’irrite des lenteurs du réarmement des puissances européennes signataires du pacte de Bruxelles, qu’elle est portée à expliquer par l’incurie ou la mauvaise volonté. Habituée à la réussite, elle a exclu le mot impossible de son vocabulaire. Cette manière de voir est partagée en Europe par certains esprits enclins par formation à ne tenir pour réelles que les difficultés techniques. Ceux-là d’éprouver une impression de malaise, de scandale même, à lire que le problème du réarmement en Grande-Bretagne ou en France, envisagé du point de vue des finances publiques, est à peu près insoluble (1) de se faire fort de confondre l’économiste, comme jadis le sophiste qui niait la possibilité du mouvement en marchant. La logique des économistes serait-elle pour autant mise en déroute ? Lire les premières lignes
La dissémination des armes nouvelles va-t-elle étendre à un nombre de plus en plus grand de pays les bénéfices scientifiques et industriels qui résultent de l’effort d’armement correspondant ? Et, autre paradoxe de l’ère nucléaire qui en abonde, ne va-t-on pas assister à la stagnation, donc au sous-développement, des Puissances protégées par l’un ou par l’autre des deux « Grands » tandis que les neutres ou que les « non-alignés », libres d’exploiter leurs ressources comme bon leur semble et soucieux d’assurer une sécurité que personne ne garantit, se donneront avec les armes de demain, l’infrastructure scientifique et industrielle de l’avenir ? Lire les premières lignes
Lorsque des difficultés économiques et sociales apparaissent, nombreux sont ceux qui veulent en voir l’origine dans l’importance et l’improductivité des charges militaires. En France, le « serpent de mer » du poids économique des dépenses militaires est réapparu périodiquement dans les trente dernières années, notamment durant les guerres de décolonisation, au début de la réalisation de la force nationale stratégique (FNS) et plus récemment encore à l’occasion des débats suscités par les essais nucléaires français. Lire les premières lignes
Note préliminaire : Conférence de clôture de la XXIXe session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) prononcée le 31 mai 1977 sur le thème : « Comment assurer la meilleure insertion possible de l’effort de défense dans notre économie ? ». Lire la suite
Lorsque Andreï Gromyko suggéra, en 1973, une réduction comparable de tous les budgets militaires destinée à favoriser le développement des pays du Tiers-Monde, le représentant américain fit observer d’une part que le désarmement et l’aide aux pays en voie de développement n’étaient pas des actions liées et, d’autre part, que la mesure des budgets militaires méritait une étude approfondie, compte tenu des divergences de conceptualisation. L’Organisation des Nations unies, à la suite d’une proposition américaine de définition internationale des dépenses militaires permettant le contrôle des réductions de l’effort économique en matière militaire, créa alors un groupe d’experts chargé d’étudier le problème technique de la réduction des budgets de défense nationale. Ce comité d’experts avait pour objectif : Lire les premières lignes
La périodicité des salons du Bourget permet d’utiles comparaisons qui révèlent quelques-unes des caractéristiques économiques majeures du secteur aéronautique et spatial. Lire les premières lignes
War is a conflict of wills and a confrontation of assets, and therefore of money. Because of this, the defence economy is a major field of research in order to understand the importance of economic factors in defence policies. This edition looks at this contemporary problematic.
Defence carries a cost yet is necessary to guarantee the security of the nation, hence the need to finance armed forces. It is therefore essential to give close consideration to the defence economy, a process that requires taking into account a vast amount of data, which whilst sometimes contradictory offers overall understanding of the stakes involved.
Strategic Outlook
Budget and the Economic Impact of Defence
The 2008 financial crisis led to a major and lasting reduction in military expenditure in Europe. The partial recovery made since then could be threatened as a result of the Coronavirus crisis insofar as it has led to a reorientation of priorities to the detriment of defence despite the increase in current threats.
The now important issue of Europe’s strategic autonomy must be supported by growth in investment in the field of security. That itself requires a more collective approach in order to become more effective whilst at the same time strengthening the industrial capability of the countries concerned.
The expanding programme for the third generation SSBN (SNLE 3G) is both a significant strategic investment and a major economic lever that benefits the French economy. The SNLE 3G is a catalyser of innovation that is feeding the industrial complex and strengthening its naval sector on an international level.
Defence spending has a significant economic impact, in particular through the investment that feeds the industrial complex. Because of this, France represents a particular case in Europe—although supported by strong political will it could yet be subject to reorientation as a result of the Coronavirus crisis.
Repeated restructuring that has been imposed on defence since the end of the nineteen-eighties has had profound impact across the country, with tough consequences. Compensation mechanisms have been put into place with greater or lesser effectiveness. The aid received is justified where certain already vulnerable departments are concerned.
Defence Industry
States no longer have the monopoly over defence industries as a result of a number of developments which militate for liberalisation and the creation of competition. States nevertheless remain essential players and need to find ways of regulation and working with companies, especially in the rapidly changing cyber field.
Defence industry in Europe presents a complex panorama with vastly differing situations and ambitions, in particular where the relationship with the United States is concerned. There is much asymmetry, hence the difficulty in moving from incantatory talk about strategic independence to the action needed to put it into effect.
The Covid-19 crisis necessitates a review of defence industrial strategy in Europe. A credible policy needs to be defined and built, one that allows consolidation of the EDTIB by accepting restructuring and pooling of means of production. This is now an essential ambition.
Despite Brexit, the United Kingdom and the European Union remain essential partners in the field of defence and in particular for the arms industry. Yielding to American temptation would de facto lead to weakening of British sovereignty: hence the maintenance of a marriage of convenience with the old continent.
The relationship between the state, as customer and user, and defence industry has evolved over time with the growing privatisation of the industrial complex. The current aim is to arrive at a more balanced approach that will improve overall performance.
Defence Technology
Measuring the strategic independence of a country in the field of technology is a complex affair. It has to take into account accurately the different interactions. The hierarchies thus built reinforce traditional perceptions of what constitutes power, thus allowing the United States to be in first place.
Defence companies need to call upon technological innovation. That requires significant scientific support which itself demands investment and competences. Analysis of patent applications supports this approach even if technologies today are more and more dual-use.
Until now programme management has relied on closely controlled and directive processes. Times change: there is a need to find new, more agile methods that are better able to take into account innovations, proposals from users and resources of other players outside the defence field.
New technologies such as 3D printers and connected objects can now contribute to equipment support policy by bringing innovative solutions. Despite some continuing constraints, industry 4.0 offers perspectives in a rapidly changing sector.
The exponential increase in the use of airborne drones for both military and civil applications demonstrates the potential offered by cross-fertilisation of technological progress and artificial intelligence. This movement is not likely to slow down, given the increasing need.
Strategy
The issue of defence cooperation in Europe has long been with us: it has shown spectacular advances yet also long phases of stagnation. It all depends on the priority accorded by Europe to this challenge. The current health crisis could be an opportunity to build on this dynamic.
Some mineral raw materials are becoming a strategic challenge. The control of rare earth metals could become critical, and the European Union has recently recognised the need for a rigorous evaluation of their criticality. The calculations involve numerous variables that are in continual evolution.
Theoretical models built from gaming can bring elements of analysis to the particular mechanisms of attrition warfare. It remains difficult to assess a probable duration, hence the increased need for intelligence to reduce uncertainty and open up a way to end the conflict.
Certain conflicts do not necessarily take the form of armed clashes supported by confrontations of diverging economic interests. When the cost becomes excessive, some parties consider that retreat offers the greater benefit in the long run. The Cod Wars between Iceland and the United Kingdom are an example of this.
West Africa is experiencing increasing conflict in areas where most of the population is rural. Micro-economic analysis using local data would allow better understanding of the mechanisms that lead to violence. The vulnerability of rural households is increased by the growth in economic insecurity.
Strategic Memory
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