Les économistes poursuivent un débat académique depuis presque cinquante ans pour connaître l’impact économique de la défense : quelle est l’efficacité économique de la dépense de défense par rapport à d’autres secteurs publics ? Ce débat est intense et, à ce jour, n’apporte pas de réponse définitive puisqu’il existe presque autant de contributions mettant en avant un impact économique positif que l’inverse.

Cette contribution vise à mettre en perspective différents résultats de la littérature économique publiés depuis une dizaine d’années sur le cas de la France. L’objectif est ainsi d’évaluer dans quelle mesure la politique de défense peut être une option de politique économique efficace. De nombreux travaux ont montré à quel point la politique de défense française est originale comparée aux puissances occidentales, mais peu s’intéressent à leur concrétisation économique. Malizard (2019) évoque notamment le fait que le concept d’autonomie stratégique implique les aspects suivants : un budget de défense d’importance, des dépenses d’équipement, de recherche et développement (R&D) élevées, une industrie de premier rang capable de fournir produire l’ensemble de l’éventail des équipements et enfin des exportations d’armes.

Parmi les grands pays européens, la France occupe une place unique d’un point de vue budgétaire. Ses dépenses de défense s’élèvent à environ 44 milliards d’euros en 2019, pensions incluses, soit 1,84 % du PIB. En outre, d’après le SIPRI, la France surpasse tous les membres de l’UE depuis la fin de la guerre froide.