Les relations de défense franco-britanniques sont anciennes, solides et appelées à se renforcer dans la durée, tant les deux États ont des intérêts stratégiques communs. Depuis l’Entente cordiale, la coopération militaire n’a cessé de croître, renforcée par les tempêtes que nous avons et aurons à affronter ensemble.
Points de vue sur les relations de défense franco-britanniques
Points of View on Franco-British Defence Relations
Franco-British defence relations are long-standing and sound, and merit reinforcing for the longer term in view of the degree to which the two countries hold common strategic interests. Military cooperation has not ceased growing since the Entente cordiale, and indeed has been strengthened by the storms that we have had to, and will continue to ride out together.
Ce mois-ci marque le dixième anniversaire des traités de Lancaster House signés à Londres par le Premier ministre britannique, David Cameron et le président de la République française, Nicolas Sarkozy. Ces traités établissaient l’assurance d’une coopération militaire commune entre la France et le Royaume-Uni. Pour marquer cette occasion, nous nous sommes entretenus avec l’ambassadeur britannique en poste en France, Lord Llewellyn et l’ambassadrice de France au Royaume-Uni, Catherine Colonna, pour connaître leur point de vue sur les relations de défense entre la France et le Royaume-Uni au cours de ces dix dernières années et pour savoir comment ces traités continuent à influencer l’avenir de leurs pays respectifs.
1. Quelle description feriez-vous de l’état des relations de défense franco-britanniques dix ans après la signature des traités de Lancaster House ?
EL - En matière de défense, les Français et les Britanniques entretiennent une relation étroite et forte reposant sur des bases très solides. Les traités de Lancaster House ont fixé des objectifs bien précis, dont beaucoup ont déjà été atteints. La Force expéditionnaire bilatérale conjointe (CJEF) en est un très bon exemple. Elle s’appuie sur les Forces armées des deux pays pour être en mesure de fournir un déploiement militaire capable d’opérer sur terre, sur mer et dans les airs. Sa structure de commandement et de contrôle, le soutien logistique qui l’accompagne, tout ce travail est défini avec grande précision et en cela, est emblématique de la relation franco-britannique. Un programme de travail ambitieux a été déroulé lors de cette dernière décennie, et pour les années à venir, restent de nombreux domaines d’intérêt, tels que la défense spatiale et la cyberdéfense. Les traités de Lancaster House constituent un cadre parfait pour de telles coopérations.
CC - Je suis pleinement d’accord, naturellement. Les traités de Lancaster House reflètent une proximité stratégique ancienne, durable et indispensable. Ancienne, elle l’est par notre Histoire commune : nos États se sont forgés l’un contre l’autre, puis l’un avec l’autre, depuis plus de mille ans. Durable, notre coopération l’est non seulement par l’évidence géographique, du Pas-de-Calais au canal d’Anguilla, mais aussi par notre communauté de valeurs et notre culture stratégique. Indispensable, elle l’est plus que jamais à l’heure du retour des États-puissances car, comme l’a rappelé le président Chirac dès 1995, « nous n’imaginons pas de situation dans laquelle les intérêts vitaux de l’un de nos deux pays pourraient être menacés sans que les intérêts vitaux de l’autre le soient aussi ».
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