Être un bon chef, devenir un bon chef : une exigence permanente demandée à celui qui commande et qui doit faire preuve de capacités spécifiques lui donnant une légitimité indispensable pour assurer la mission qu’il a reçue. Le chef est celui qui assume et décide.
Un bon chef, utopie ou réalité ?
A Good Commander: Utopia or Reality?
Be a good commander! Become a good commander! Such are the permanent demands placed upon those who would command, and who have to prove they possess the special abilities that give them the essential legitimacy to carry out the mission entrusted to them. The commander is the one who accepts responsibility and decides.
Sun Wu (Sun Tzu), né en 544 av. J.-C., considère le bon général comme nécessairement patient et réfléchi. À l’inverse, deux mille ans plus tard, Carl Clausewitz et Napoléon Bonaparte, nés en 1780 et 1769, considéraient qu’un bon stratège doit être rapide grâce au génie de son intuition.
Le questionnement sur l’art de commander ne cesse de susciter le plus vif intérêt depuis la nuit des temps sans jamais avoir été élucidé une fois pour toutes. Cette question, en effet, est complexe : elle met en jeu les volontés et les intelligences humaines, adverses comme subordonnées qui fluctuent au gré des mœurs. Elle est également omniprésente dans notre quotidien, puisque de nombreux pans du commandement se retrouvent dans les qualités nécessaires aux parents, au chef d’entreprise et à tout homme « droit ». Cette réflexion ne se veut ni une démonstration précise ni une liste exhaustive sur ce que doit être le chef. C’est un entre- deux s’appuyant sur les réflexions et exemples de nos anciens : elle est une proposition de guide qui s’étoffera au fil des années grâce à l’expérience supplémentaire accumulée. Cette étude ne portera pas uniquement sur un exemple historique. S’il est connu effectivement que « ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter » (1), nous sommes également convaincus que l’examen historique ne doit pas être exclusif sous peine de tomber dans une incompréhension des problématiques d’aujourd’hui (2) : « L’étude du passé peut seule faire connaître l’avenir et il est admis que, par son moyen, on peut arriver à connaître la loi des événements sociaux » (3).
Qu’est-ce qu’un bon chef ? Le stratège et le chef sur le terrain doivent exercer différentes qualités comme celle de la juste mesure, mais est-ce un commandement d’hommes ou de machines ? La priorité doit être donnée à susciter la volonté des hommes et contrer l’intelligence de l’adversaire, mais pour susciter cette volonté, jusqu’où doit s’exercer l’influence d’un chef pour ne pas basculer dans la manipulation ? Toutes ces questions ont déjà été réfléchies, et l’on verra que nous avons choisi de les étudier sous un angle plutôt psychologique tout en adaptant les études classiques afin de pouvoir les appliquer aux mœurs et aux mentalités qui prévalent de nos jours. Nous verrons ainsi en quoi le travail personnel du chef sur lui-même est indispensable et préalable à tout exercice de commandement pour aboutir enfin sur la manière de transmettre, surtout dans le cas du chef de terrain, cette sérénité à ses subordonnés.
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