Le concept de dilemme de sécurité a connu différentes évolutions et semble retrouver une certaine pertinence pour caractériser la vision stratégique d’États ayant à construire une politique de défense. Cette approche permet de comprendre notamment l’attitude de petits pays confrontés à des puissances plus importantes.
Le dilemme de sécurité : caractériser la vision stratégique d’un État au XXIe siècle ?
The Security Dilemma: Characterising the Strategic Vision of a State in the 21st Century
The concept of a security dilemma has seen numerous changes and would appear to have regained some pertinence in the characterisation of the strategic vision of a state as it establishes its defence policy. This approach can help us to understand the attitude of small countries that face greater powers.
« The security dilemma is what drives the dynamics of the structural
forces in the international politics. » (1)
John Mearsheimer
Pourtant formulés en 2001, ces mots de Mearsheimer semblent aujourd’hui plus que jamais éloignés des théories des relations internationales et de la lecture contemporaine des dynamiques de puissance. L’outil conceptuel, réduit à la dimension dialectique de la course aux armements dans la plupart des circonstances et ainsi expliquant le comportement des deux grands durant la guerre froide (en particulier l’accroissement de leurs stocks nucléaires), semble en effet obsolète et sans réel intérêt depuis la fin de la bipolarité.
Pourtant, si l’on retourne à la définition originelle du concept, formulée au début des années 1950 par John Herz, énonçant le dilemme de sécurité comme « notion structurelle dans laquelle les efforts des États pour assurer leurs besoins de sécurité ont la tendance, quelle que soit l’intention, de conduire à une insécurité croissante pour les autres » (2), on distingue deux variables : la matérialité des actions (les armements) certes, mais surtout la perception de celles-ci. Il s’agit d’un élément déterminant puisque fournissant la richesse du concept dans ses divers degrés de manifestation et surtout caractérisant l’ensemble des actions et perceptions des « autres » États pour un acteur et non pas seulement les armes et leur développement.
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