L’espace post-soviétique n’a pas encore trouvé la stabilité politique, la Russie s’efforçant de conserver une sphère d’influence au détriment de populations aspirant à plus d’Europe et de démocratie. La Biélorussie illustre cette complexité déchirée entre l’autoritarisme soutenu par Moscou et un projet plus libéral.
Les révolutions pacifiques à l’est de l’Europe
The Peaceful Revolutions of Eastern Europe
The post-Soviet area has yet to find stability, since Russia’s efforts to preserve a sphere of influence acts to the detriment of populations seeking closer ties to Europe and greater democracy. Belarus is a fine example of this complex situation, torn as it is between authoritarianism backed by Moscow and a more liberal plan.
Les images les plus récentes des manifestations en Biélorussie contre le régime d’Alexandre Loukachenko, suivies des arrestations et des menaces venant du sommet de l’État, suscitent une question : est-ce que nous en avons vraiment fini avec le communisme sur le continent européen ? L’autoritarisme, l’aspiration au pouvoir infini, la corruption ancrée dans la gouvernance d’État et le recours aux répressions à l’encontre de l’opposition, illustrent la mutation du système soviétique vers des formes nouvelles du pouvoir en place. En dépit des apparences, ces héritiers politiques de l’époque soviétique se déclarent aussi fidèles à la Russie et font appel à l’unité historique et culturelle des peuples que l’URSS a tenté de réunir en son sein. Accrochés à un pouvoir sans partage, les anciens régimes arrivent à leur terme, mais la rupture s’opère difficilement. Enfin, le post-communisme s’est formé comme un système commun à ces pays issus de l’URSS.
Cependant, les soulèvements contre les régimes autoritaires qui se multi plient aux confins de l’Union européenne démontrent aussi d’une part la naissance de la nouvelle génération étrangère à ce passé communiste et ses symboles ; d’autre part le renforcement de la classe moyenne longtemps éloignée de la chose publique, retranchée dans une lutte quotidienne pour la survie. Le rouge géorgien ou l’orange ukrainien symbolisent ces révolutions. Mais, au-delà des couleurs, les mobilisations nationales au sein des anciennes républiques soviétiques convergent vers une recherche commune : la liberté, les droits de l’homme, l’aspiration européenne à protéger l’indépendance nationale et individuelle, et enfin la modernisation de l’État.
Le rejet de la dictature et la préférence européenne embrassent l’ensemble des mouvements de libéralisation à l’est de l’Europe. On revient aux slogans de la résistance au communisme : « Mourir pour son pays et pour l’Europe ».
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