La IVe République hérite d’une marine en piteux état après une guerre dévastatrice. La reconstruction de l’outil naval a été complexe et a bénéficié, à partir de 1962, de l’aide américaine. L’amiral Nomy, chef d’état-major de la Marine de 1951 à 1960, y a joué un rôle essentiel, préparant la Marine de la Ve République.
Histoire militaire – La Marine et la IVe République
Military History—The Navy and the Fourth Republic
The Fourth Republic inherited a Navy in a pitiful state after a devastating war. Reconstruction of the naval force was complex, and from 1962 benefitted from US aid. Admiral Nomy, Naval chief of staff from 1951 to 1960, played an essential role in that reconstruction, which prepared the Navy of the Fifth Republic.
Alors que la Marine de 1939, avec un tonnage de 700 000 tonnes, dont 600 000 de bâtiments de combat (7 bâtiments de lignes, 2 porte-aéronefs, 19 croiseurs, 70 torpilleurs et contre-torpilleurs, 77 sous-marins et 64 avisos), représentait un bel outil de combat, même s’il accusait des déficiences, à l’issue du conflit, avec un tonnage encore conséquent de près de 400 000 tonnes, la Flotte est dépareillée, souvent âgée et fortement hétérogène. À partir de 1946, la Marine a réalisé un immense effort de remise à niveau, marquée, pour la IVe République, par deux périodes fort différentes : la remise en route de l’outil sous ses trois aspects, liés au personnel, aux infrastructures maritimes et aux moyens navals, période qui s’achève en 1952 ; la période dite du « programme naval », qui conjugue un important effort de constructions neuves avec une aide alliée conséquente.
Une renaissance difficile (1946-1952)
En 1946, suivant une forte tension budgétaire, il fallait tout mener de front : reprendre le recrutement, concevoir de nouveaux programmes de formation au sein d’écoles elles-mêmes réorganisées, déblayer les immenses décombres des arsenaux, renflouer les bâtiments coulés dans les ports, relancer l’activité industrielle, étudier de nouveaux types de bâtiments pour relancer les constructions nouvelles. Tout cela, en participant aux opérations d’Indochine, par les forces navales d’Extrême-Orient.
Le personnel
Après la Libération, la priorité en ce domaine était de rétablir la cohésion de la Marine en s’attaquant aux disparités créées parmi les marins qui avaient agi de façon très différente selon l’endroit où ils étaient embarqués. Il fallait rétablir l’homogénéité de recrutement, de formation et de doctrine, tout en aidant le temps à faire son œuvre.
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