L’Action extérieure de la France
L’Action extérieure de la France
Après deux grandes étapes, celle de la guerre froide et celle de la construction européenne, l’action extérieure de la France semble rentrer dans une nouvelle phase, conditionnée et exigée par une situation mondiale en mouvement et par le recul des États-Unis de la scène mondiale, de la montée de la Chine, de la remise en cause des organisations internationales et du multilatéralisme fondé en 1945.
Dans ce jeu de relations internationales à l’échelle de continents, l’Europe doit pouvoir tenir son rang et continuer à faire l’histoire. L’intérêt de la France est, dès lors, de participer à ce processus qui cependant ne pourra aboutir que si elle cesse de concevoir « l’Union européenne comme le prolongement de sa propre puissance ». C’est ce qu’affirme Jean Baechler, avec une grande rigueur intellectuelle, lors de l’ouverture en 2019 de la réflexion annuelle menée par l’Académie des sciences morales et politiques, sous la présidence de Georges-Henri Soutou, historien et membre de l’Institut. Le débat est divisé en six grands thèmes-chapitres. Après un constat d’ensemble, la question du regard des autres sur la France est posée, notamment le regard de la Chine, de la Suisse, de l’Italie, de la Grande-Bretagne et du Saint-Siège. Le débat se poursuit sur les moyens d’influence française dans le monde, de la place de la France au sein de l’Europe, les relations avec l’Afrique, le Proche-Orient, les Nations unies, l’Arctique. Ce dernier sujet ne manque pas de complexité, car il concerne la défense et la sécurité nationale.
Près de trente auteurs éminents ont nourri le débat. À la fin, Georges-Henri Soutou conclut en appelant à une concertation européenne plus approfondie, où la France a sa place avec de nombreux atouts. ♦