Le groupe aéronaval autour du porte-avions Charles-de-Gaulle, alors juste entré en service, a été engagé pour Héraclès. Le saut qualitatif fut important avec cette opération et a fait progresser nos forces. Ses leçons restent pertinentes avec l’arrivée de nouveaux systèmes comme les Fremm et les SNA de la classe « Suffren ».
Il y a vingt ans, l’opération Héraclès : un succès à revisiter
Operation Héraclès Took Place 20 Years ago: a Success Worth Revisiting
The naval-air group based around the aircraft carrier Charles-de-Gaulle, then having just entered service, was assigned to Operation Héraclès. This operation represented a major step forward in quality and progress for our forces. Lessons learned from it remain pertinent with the arrival of new systems such as the FREMM and the Suffren class SSN.
Septembre 2001, il y a bientôt vingt ans : l’Amérique est frappée au cœur après une décennie d’hégémonie sans partage. Pour cette nation stratégiquement insulaire qui pensait son territoire sanctuarisé, le choc est rude. Pour le monde occidental, c’est la prise de conscience brutale de l’émergence de la menace « globale » du terrorisme islamiste, fille de la mondialisation qui bat alors son plein. Pour la communauté internationale, c’est une solidarité quasi unanime qui se manifeste lorsque Washington décide de lancer dans la foulée une expédition punitive en Afghanistan contre le régime des taliban, l’opération Enduring Freedom (OEF). L’Otan invoque l’article n° 5 de son traité et l’ONU met rapidement sur pied la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias). Et, dans ce grand mouvement, la France tient son rôle de fidèle allié, en s’impliquant rapidement aux côtés des États-Unis : l’opération Héraclès, participation française à OEF, est lancée en octobre 2001.
À deux décennies d’écart, l’année 2021 sera, à n’en pas douter, riche en commémorations et en analyses sur ces événements à la fois proches et lointains. Nous nous proposons ici d’y contribuer en revenant sur l’engagement de la Marine nationale dans les premiers mois de l’opération Héraclès, de novembre 2001 à l’été 2002. Car, deux ans après l’opération Trident au Kosovo, Héraclès constitue un nouveau sommet d’engagement pour la Marine qui mobilise jusqu’à 30 % de ses moyens dans cette opération à forte visibilité politique, illustrant toute la pertinence de la puissance maritime pour agir avec réactivité sur un théâtre lointain et enclavé. Parmi ces moyens, l’implication du groupe aéronaval (GAN), alors articulé autour du tout jeune porte-avions Charles-de-Gaulle, occupe une place centrale, qui justifie que l’on s’y attarde.
Après avoir brièvement remis en perspective le contexte dans lequel évolue la Marine nationale au moment du déclenchement de l’opération Héraclès, nous reviendrons sur les conséquences de cette opération et sur les principaux enseignements qui en furent tirés, avant de nous interroger sur les fruits que nous pouvons en retirer après vingt ans.
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