Au mitan des années 1950, le Japon – dans le contexte de la guerre froide – doit reconstruire ses forces de sécurité en faisant appel aux anciens cadres de l’armée impériale dissoute en 1945. D’où l’intérêt de ce témoignage historique évoquant cette période mal connue du Japon sortant de la guerre et imprégné de pacifisme.
Donzoko à Tokyo : la Défense nationale neuve
Donzoko in Tokyo: the New National Defence Structure
In the mid nineteen-fifties, and in the Cold War environment, Japan had to reconstruct its security forces by calling upon former officers of the Imperial Army that had been disbanded in 1945. This historical essay deals with a little-known period in post-war Japan steeped in pacifism.
En butinant on peut ressusciter des choses auxquelles l’histoire figée ne fait plus attention : la fondation de la nouvelle Défense nationale japonaise, en 1954 ! Sous prétexte de retracer des événements historiques, on peut se vanter que des aventures personnelles nous fassent frôler l’histoire. Cela est aussi fat que la fierté d’un grenadier d’empire dont on rapporte qu’il disait : « L’empereur m’a parlé. » _ « Vrai, que t’a-t-il donc dit ? » _ « Il m’a dit » : « Ôte-toi de là, imbécile, tu fais peur à mon cheval. »
L'auteur et ses élèves de l'EMG des forces armées japonaises (printemps 1955). Photo prise par T.
La réapparition d’officiers chevronnés d’ancien régime dans la nouvelle structure de Défense du Japon, même alors que celle-ci devait être épurée avec soin, déplaisait fort à l’opinion ; naturellement le peuple japonais se voyait brimé par les militaires pendant plusieurs générations et saigné par la guerre. La nouvelle Défense voulait essayer de passer inaperçue ; dans les premiers temps, elle se fit effacée, acceptant le discrédit sans mot dire. Dans son cœur, néanmoins, elle était imbue du rôle qu’elle aurait à remplir, même si le peuple était longtemps ingrat (1). Il était inévitable de reprendre dans les armées du Japon pacifique, un certain nombre d’« anciens » des forces impériales, dissoutes en vertu de la Déclaration de Potsdam qui força leur anéantissement (comment faire autrement d’ailleurs que d’en réembaucher certains pour être sûr d’avoir de vrais combattants ?).
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