L’escadron « Béarn » a été de tous les théâtres de guerre et d’opération depuis le début de l’aviation de transport militaire. Son réveil d’ici peu, avec la mise en œuvre de l’A400M va lui permettre d’écrire de nouvelles pages avec un avion remarquable dont les capacités ne cessent de monter en performances.
Le réveil du « Béarn » ou la montée en puissance de l’A400M
The Renaissance of the Béarn Squadron: the Increasing Presence of the A400M
The Béarn squadron has been present in all theatres of war and operations since the advent of military transport aviation. Its re-establishment, planned for the near future, and the arrival of the A400M means it will open a new chapter of history with this remarkable new aircraft, whose capabilities and performance are continually improving.
Au mois de septembre 2021, l’Armée de l’air et de l’espace marquera par une cérémonie militaire une étape importante dans la montée en puissance de l’A400M « Atlas » : la création d’un deuxième escadron équipé de cet avion souvent décrié par ceux qui ne le connaissent pas, mais déjà littéralement adoré par ses équipages. Cet escadron, reprendra le nom et les traditions de l’escadron de transport 1/64 « Béarn », mis en sommeil, il y a quelques années à Évreux, suite au début de retrait du C-160 Transall. Ce réveil est donc un moment important qui marque à la fois l’attachement de l’Armée de l’air et de l’espace aux traditions et le franchissement d’une étape opérationnelle décisive avec la certification de certaines capacités tactiques de l’A400M.
Le « Béarn » fait partie de ces formations militaires françaises dont le drapeau ou le fanion sont décorés de la légion d’honneur et dont le personnel arbore fièrement la fourragère rouge autour de l’épaule gauche. Son histoire se confond avec celle du transport militaire français dont il a écrit certaines des plus belles pages. Il fait partie des quelques escadrons de l’Armée de l’air et de l’espace à porter cette fourragère (1). Si l’on ajoute la fourragère aux couleurs de la croix de guerre de 14-18 avec l’olive de la croix de guerre 39-45, le « Béarn » est l’un des escadrons les plus décorés.
Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le transport aérien militaire n’existe pas en France. Des tentatives de création de bataillon de parachutistes ont vu le jour entre les deux guerres mondiales, mais le concept d’emploi d’avion de transport pour assurer la mobilité des troupes terrestres est encore balbutiant, à la différence de ce qui se passe en URSS ou en Allemagne où ce concept est mis en œuvre dès la guerre d’Espagne. Paradoxalement, c’est la carence en transports terrestres et ferroviaires pour rapatrier les milliers de prisonniers français d’Allemagne, dès la fin du second conflit mondial qui va révéler l’apport indispensable de ce moyen de transport. Cette tâche va d’abord être confiée aux escadrons de bombardement, équipés d’avions américains comme le B-26 Marauder dont est doté le « Béarn ». Progressivement, ces bombardiers vont être remplacés par l’avion qui a été le fer de lance de la Luftwaffe pendant la guerre et surtout la campagne de Russie : le Junkers Ju 52 que les équipages français vont rapidement baptiser affectueusement « la Julie ». Mais c’est la guerre d’Indochine qui va réellement lancer le transport aérien militaire français. De nombreux escadrons vont y être projetés, dont le « Béarn » dès février 1946.
Il reste 81 % de l'article à lire