Les implantations militaires sont de plus en plus contraintes par les questions environnementales, obligeant à s’adapter à de nouvelles exigences. L’histoire du Camp Century, une installation américaine construite au Groenland, est un exemple malheureux de la non prise en compte de l’environnement.
La question écologique dans les armées : le contre-exemple historique de Camp Century
Ecological Matters in the Armed Forces: Camp Century, an Historical Example of What can go Wrong
Military establishments are increasingly constrained by environmental issues, which oblige them to adapt to new requirements. The story of Camp Century, an American base in Greenland, is a prime example of what might happen if the environment is not taken into account.
En France, la question du développement durable est d’ores et déjà prise en compte par le ministère des Armées (1) qui entend s’inscrire pleinement dans la transition écologique. À titre d’illustration, le quartier du 2e Régiment étranger de génie (2e REG) de Saint-Christol est autonome grâce à sa ferme photovoltaïque, qui constitue une véritable centrale de chauffage solaire. Le site de Balard abrite le plus grand toit de panneaux solaires de Paris. La Marine nationale a, quant à elle, adopté une politique de gestion des déchets à quai et en mer (2). Même si le rôle des forces armées ne se réduit pas à une dimension environnementale, il s’avère que cette dernière constitue tout de même une de ses préoccupations.
La quasi-absence d’urbanisation, d’activités industrielles ou agricoles, conjuguée à un entretien minimal, font des terrains militaires des réservoirs de biodiversité remarquables. C’est pourquoi des partenariats ont déjà été signés avec des organismes tels que les conservatoires d’espaces naturels, l’Office national des forêts (ONF) ou la ligue de protection des oiseaux. C’est le cas du camp de Montmorillon dans les Deux-Sèvres ou encore du camp des Garigues à Nîmes qui disposent de bivouacs écoresponsables. D’un autre côté, de nombreuses anciennes casernes restent à l’abandon, sans trouver de repreneurs ni de deuxième vie ; les travaux de rénovation et de remise aux normes sont bien trop onéreux. Or, le ministère des Armées étant le premier propriétaire foncier de l’État, l’enjeu reste important.
La question sous-jacente beaucoup plus globale qui se pose est le cycle de vie des emprises militaires, qu’elles soient implantées sur le territoire national, ce qui dans une certaine mesure est moins problématique, mais aussi en opérations extérieures (Opex). Dans ce cas, leur gestion demeure sensible dans la mesure où la France n’est théoriquement que de passage.
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