À n’en pas douter, c’est un ouvrage de référence que nous offre le capitaine de frégate François-Olivier Corman. Il s’inspire et s’inscrit résolument dans la lignée des grands penseurs français de la stratégie navale au XX^e siècle, avec notamment les amiraux Daveluy, Castex, Barjot, Labouérie, Lacoste et le professeur Coutau-Bégarie.

La question posée est celle de l’impact des nouvelles technologies sur la stratégie navale : comment garantir modernité et efficacité au combat ? Comment bénéficier des avantages que peut procurer l’innovation technologique, sans compromettre les principes (invariants) d’autonomie, de simplicité, de robustesse, de fiabilité et d’homogénéité qui s’imposent à la lumière de l’étude des situations stratégiques historiques ?

L’auteur analyse de façon méthodique les expériences vécues par les marins sur mer, ainsi que les réflexions conduites par les stratèges. Il en déduit ces principes invariants puis démontre qu’il existe bien une solution entre le modernisme à tout prix et le conservatisme passéiste. Elle doit résulter d’une démarche prudente et agile qui recherche un équilibre subtil, mais réaliste sur la voie d’une stratégie ambitieuse, construite à la lumière de l’histoire et de l’expérience concrète.

Préfacé par l’amiral Pierre Vandier et introduit par le professeur Martin Motte, chef du cours de stratégie à l’École de Guerre, cet ouvrage bien écrit est structuré de façon très méthodique et solidement étayé par de nombreuses références et citations.

Autant par la qualité de la réflexion que par la rigueur de sa démonstration, l’ouvrage de François-Oliver Corman marque indéniablement une étape importante dans l’indispensable reprise de la réflexion stratégique navale. ♦