L’auteur, historien et irénologue, qui n’en est pas à son premier ouvrage, annonce d’emblée la couleur en positionnant les États-Unis comme ayant « la plus forte influence déstabilisatrice », représentant donc « la plus grande menace pour la paix dans le monde » ; en appuyant sa démarche avec le sous-titre « Le mythe de l’exceptionnalisme ».

Cette brève histoire de l’Amérique, grâce aux chapitres bien établis, nous permet de se référer facilement aux périodes ou aux événements qui ont marqué l’empire américain depuis « Les guerres indiennes et l’expansion territoriale » à « La bataille pour l’Eurasie ».

En quelques pages, Pearl Harbor et l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, l’assassinat de Kennedy et la guerre du Vietnam, les attentats du 11 septembre et la guerre contre le terrorisme… sont synthétisés et revus sous un angle qui peut parfois faire grincer les dents, car ils remettent en cause l’histoire établie. La théorie du complot est évidemment très présente au fil de la lecture.

En fin d’ouvrage, l’auteur fait référence à l’élection de Trump et du Brexit sous l’influence de Facebook. Wikipédia, qui a remplacé les encyclopédies papier, est présenté comme « un lexique en ligne sérieux pour les articles scientifiques, la géographie et les résultats sportifs », mais concernant la géopolitique et les relations internationales, il est « pourri jusqu’à la moelle », avec une gestion administrative sous pseudonymes.

Nous finissons sur l’Eurasie, avec la tactique américaine du « diviser pour mieux régner », coup d’État en Ukraine, bombardement en Syrie… Face à la Chine, qui a lancé en 2013 son titanesque projet d’une nouvelle route de la soie, révolutionnant le transport de marchandises jusqu’en Afrique, les États-Unis, qui ne s’en réjouissent guère, « savent qu’ils peuvent contrecarrer le projet par des troubles ou même par la guerre ».

Il est intéressant de lire l’histoire de l’Amérique sous les écrits d’un pacifiste qui s’appuie sur une véritable et importante documentation réunissant également des témoignages. Bien sûr, des énigmes subsistent dans cette Brève histoire de l’empire américain et portent à maintes interprétations. Ainsi, chacun peut, grâce à cet ouvrage, juger de ce qu’il pourra y retenir, ou pas, en gardant ses « propres pensées et sentiments à une certaine distance ». ♦