La lutte contre le terrorisme s’est accentuée depuis deux décennies contre le djihadisme. Pourtant, les services doivent prendre en compte d’autres menaces aussi violentes avec de nouvelles radicalités sur fond d’idéologies hostiles aux institutions et souvent délirantes et criminelles.
Lutte contre le terrorisme : principaux enjeux et défis
The Fight Against Terrorism: the Principal Stakes and Challenges
The fight against terrorism has intensified over the past two decades, against Jihadism in particular. The services nevertheless need to take into account other equally violent threats whose new radicalism based on ideologies is not only hostile to established institutions but often also frenzied and criminal.
Après plus de deux décennies de lutte contre les groupes et réseaux djihadistes (1), les services de sécurité et de renseignement sont loin d’entrevoir une issue. D’autres menaces, nouvelles ou un temps oubliées, se manifestent. Rarement, sans doute, la thèse qui fait du terrorisme intérieur la manifestation d’une société en crise n’aura été aussi pertinente. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) doit, en tant que chef de file de la lutte contre le terrorisme, à la fois affronter des islamistes radicaux isolés répondant aux appels à venger des affronts plus ou moins réels, des militants d’ultragauche se préparant à frapper (2), des néonazis planifiant des attaques contre une loge maçonnique (3), des militants d’extrême droite désireux de s’en prendre au président de la République (4) ou d’individus complotistes rêvant, depuis la Floride ou la Malaisie, d’un coup d’État (5).
Confrontés à leurs carences en 2012 puis 2015, les services français de sécurité et de renseignement chargés de lutter contre le terrorisme ont su, parfois douloureusement, apprendre de leurs erreurs (6). La coopération entre administrations, bien que toujours marquée par des frictions ou des luttes de périmètre, n’a cessé de se développer, et le rôle positif de la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) créée en 2017, peut être salué. Présent dans les médias quand les autres hauts responsables des services y sont rares, le CNRLT lui-même rappelle les faits au milieu d’un débat politique de plus en plus passionné.
Face à des défis opérationnels d’une extrême complexité, la communauté du renseignement ne cesse de tenter de s’adapter aux évolutions, rapides et parfois inattendues, d’une menace terroriste aux acteurs désormais multiples. Les années qui viennent s’annoncent, à cet égard, particulièrement ardues.
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