En janvier 1991, la puissance aérienne de la coalition a obtenu la décision face à une armée irakienne formatée pour l’action terrestre. La guerre du Golfe a ainsi révélé l’apport stratégique de la troisième dimension, ouvrant une ère nouvelle largement dominée par les États-Unis ayant tiré les leçons de la guerre du Vietnam.
Janvier 1991, une tempête dans le désert consacre la puissance aérienne
January 1991: a Desert Storm for Air Power
In January1991, coalition air power won against an Iraqi army that was tailored for ground action. The Gulf War therefore demonstrated the strategic value of the third dimension and opened up a new era broadly dominated by the United States, which had learned lessons from the war in Vietnam.
Il y a trente ans, en seulement six semaines et au prix de très faibles pertes humaines, une coalition internationale emmenée par les États-Unis a forcé une armée, présentée comme la quatrième du monde, à se retirer du pays souverain qu’elle avait envahi. Au cœur de ce succès se trouvait la contribution apportée par les forces aériennes, en particulier américaines, ce qui fit déclarer au président Bush, le 29 mai 1991 dans un discours à l’Air Force Academy : « La première leçon de la guerre du Golfe est la démonstration de l’intérêt de la puissance aérienne. »
À bien des égards, la guerre du Golfe de 1991 a marqué une rupture dans l’art militaire et, pour ce qui concerne la puissance aérienne, a rassemblé l’essentiel des conditions qui en font l’efficacité. C’est la raison pour laquelle il importe d’en analyser les caractéristiques, les sous-jacents et ce qui a rendu possible le succès que l’on sait, avant d’en tirer des leçons pour l’avenir.
Retour sur les principales caractéristiques de la guerre du Golfe de 1991
Sur le plan politique, c’est le portage international du traitement de la crise suscitée par l’invasion du Koweït par les forces irakiennes, le 2 août 1990, qui s’impose en premier lieu dans l’analyse. Sous l’impulsion des États-Unis, une vaste coalition, rassemblant des pays européens, asiatiques et, sans doute ce qui est le plus remarquable, quelques pays arabes, a été constituée en quelques semaines pour faire valoir le droit international et in fine forcer l’Irak à se retirer du Koweït. Il est incontestable que cette démarche a donné du poids politique à tous ceux qui n’acceptaient pas la situation de fait imposée par Saddam Hussein. Il est non moins incontestable que le fonctionnement opérationnel de cette coalition très plurielle était confronté à d’importants défis d’interopérabilité.
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