La France est présente dans l’Indo-Pacifique avec ses territoires ultramarins, les Drom-Com (départements, régions et collectivités d’Outre-mer), qui disposent de forces de souveraineté, faisant d’elle une nation de l’Indo-Pacifique. Parmi elles, on retrouve les FAZSOI (Forces armées de la zone Sud de l’océan Indien) qui couvrent La Réunion, Mayotte, les îles Éparses et les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises). À celles-ci s’ajoutent les FFDj (Forces françaises de Djibouti) et les FFEAU (Forces françaises aux Émirats arabes unis), forces de présence implantées par des accords de défense entre les deux États. Elles assurent une présence permanente de l’armée française dans ses trois composantes : terrestre, aérienne et maritime. Ces forces peuvent être appuyées et renforcées par des forces déployées, à l’image du groupe aéronaval (GAN), de la mission « Jeanne d’Arc » ou encore des frégates de la Task Force 150.

Grâce à ses territoires d’Outre-mer, la France dispose de la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE), derrière les États-Unis. Cela fait d’elle d’abord une puissance maritime, mais aussi une puissance des océans Indien et Pacifique avec 2,5 millions de km², soit 25 % de la totalité de sa ZEE. C’est un attribut de souveraineté et de puissance indéniable qu’il est essentiel de conserver et de protéger des menaces qui sont de plusieurs ordres.

Une présence militaire indispensable pour répondre aux enjeux militaires et commerciaux des océans Indien et Pacifique

Entre la pêche illégale et la piraterie à proximité de tous les territoires, l’immigration illégale à Mayotte depuis les Comores, les velléités diverses sur les îles Éparses, les missions des armées françaises sont multiples, particulièrement celles de la Marine nationale. Les tensions de l’océan Indien émanent principalement de sa richesse en ressources naturelles, d’une multiplicité d’acteurs, ainsi que des nombreuses routes stratégiques qui le traverse. Il concentre en effet les détroits majeurs du commerce maritime mondial : les canaux de Suez et du Mozambique, les détroits de Bab-el-Mandeb, Ormuz, Malacca, la Sonde et Lombok. Historiquement d’ailleurs, le détroit de Malacca était déjà, au XI^e siècle, au cœur des échanges ; la centralité de l’océan Indien dans les affaires du monde n’est donc pas un fait nouveau.