What Defence for Which Future?
Quelle défense pour quel avenir ?
Le Centre d’étude et de prospective stratégique (CEPS) contribue depuis trente-cinq ans à réfléchir aux grands enjeux géopolitiques et stratégiques pour mieux préparer l’avenir. Animé par son délégué général, Loïc Tribot La Spière, le CEPS s’appuie sur un formidable réseau d’experts et de passionnés de la Res Publica, dépassant les courants partisans et établissant ainsi un forum exigeant mais indispensable pour décrypter les affaires du Monde.
Sortant d’une crise sanitaire sans précédent, ayant réduit nos échanges à des visioconférences ou à de multiples courriels, il était temps de se retrouver et de pouvoir à nouveau dialoguer – en présentiel, selon la terminologie issue de la pandémie – alors même que les nuages s’amoncellent, préfigurateurs de ruptures stratégiques en cours.
C’est ainsi que le 2 juillet 2021 se sont déroulées les onzièmes conversations de Gouvieux, non pas dans ce lieu propice à la réflexion où s’étaient déroulées les précédentes éditions, mais en plein cœur de Paris, dans le magnifique hôtel de Lauzun (4e), propriété de la Ville de Paris et dont les décors du XVIIIe siècle obligeaient intervenants et auditeurs à l’excellence des propos. Ces retrouvailles ont été à la fois d’amitié – une des caractéristiques du mode de travail du CEPS – et de qualité, tant les sujets abordés sont graves et déterminants pour notre avenir. En effet, la France de par son histoire, mais aussi de par sa position est, et reste un acteur essentiel de la scène internationale. Elle ne peut donc pratiquer la politique de l’autruche – qui conviendrait à certains de ses partenaires européens – et doit donc assumer ses responsabilités tant au quotidien que demain avec les nouveaux espaces de conflictualité.
Cela signifie disposer d’une défense complète, en adaptation permanente pour répondre aux défis de demain et en assumant une ambition légitime déterminée. Cela exige ce dialogue constructif entre tous les acteurs politiques, institutionnels, indépendants et citoyens que propose le CEPS, en ayant permis ces rencontres où la conversation n’est pas qu’un art oratoire, mais bien une méthode essentielle pour construire cette réflexion commune, préalable aux choix politiques. Cela oblige à une ouverture d’esprit et une aptitude à élargir les thématiques proposées et donc à confronter des points de vue différents, mais essentiels pour progresser.
Telle est l’ambition des propos rapportés dans ce dossier, dont la conclusion pourrait être : vivement les douzièmes conversations de Gouvieux en 2022. ♦