La situation sécuritaire au Sahel reste fragile, malgré les efforts fournis depuis plusieurs années dont l’opération Barkhane. Il faut désormais une approche plus globalisante, venant des pays africains avec une gouvernance plus efficace et mieux ancrée territorialement pour répondre aux besoins de leurs populations.
Dans le Sahel, « Terroriste » ne veut pas forcément dire « Terroriste » !
In the Sahel, Terrorist Does not Necessarily Mean Terrorist!
The security situation in the Sahel remains fragile despite efforts made over many years, among which Operation Barkhane. A broader approach is now needed from African countries, with more effective governance, more closely linked to the territories concerned, in order to respond to the needs of their populations.
L’annonce de nouvelles orientations données à la force Barkhane dans le Sahel a suscité de nombreux commentaires et créé de l’émoi de part et d’autre de la Méditerranée. À y regarder de près, pourtant, les modifications significatives annoncées apparaissaient, au-delà des éléments perturbants de la forme de leur annonce, inéluctables, voire nécessaires.
La fin de l’opération Barkhane… Une décision prévisible
L’opération Serval a été conçue pour faire face à des forces compactes qui offraient l’avantage de pouvoir être affrontées presque de manière « classique ». Après la libération du Nord du Mali, l’opération Barkhane a été montée pour accompagner l’État et l’armée du Mali, puis d’autres pays du Sahel à conquérir et à occuper les espaces abandonnés tout en continuant à traquer les groupes terroristes restés présents. Cette forme d’intervention s’inscrivait forcément dans un temps plus long et surtout dans une dynamique très incertaine, car sa réussite dépendant grandement des opérations menées par d’autres acteurs et d’actions qui n’étaient pas seulement militaires. Cette réalité, sans doute sous-estimée au départ, s’est peu à peu imposée.
L’issue annoncée au début de l’été 2021 était fort prévisible et la volonté d’obtenir des résultats militaires, significatifs et concrets, donnait en effet l’impression de vouloir préparer « une sortie » sur des notes positives. Cette décision est loin d’être négative, bien au contraire ! Elle repose, en effet, sur deux évidences stratégiques : l’une visant tout d’abord à internationaliser l’action française en y associant d’autres pays à travers le dispositif Takuba et surtout à faire relever ce défi collectivement par les États du Sahel avec l’appui en seconde ligne des différents partenaires extérieurs, dont la France.
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