La Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) participe à la définition de la stratégie de défense, s’appuyant sur des principes pérennes et procédant aux ajustements nécessaires liés à l’évolution géopolitique. Ce travail permanent et pluridisciplinaire est indispensable pour disposer d’une vision à long terme, éclairant les décisions du politique.
La stratégie de défense
Defence Strategy
The Directorate for International Relations and Strategy (DGRIS) participates in the definition of defence strategy, calling upon perennial principles and making necessary adjustments in line with geopolitical developments. This permanent and multidisciplinary work is essential for the long-term vision needed to inform political decisions.
Dans un article fondateur paru il y a une quinzaine d’années, l’historien Hew Strachan étudiait le phénomène de glissement sémantique par lequel le concept de stratégie s’était éloigné de son sens initial. Jusqu’à une période récente, bien qu’ayant changé d’échelle au fil des siècles, en passant de la conduite de la bataille à celle d’une guerre totale adossée à une mobilisation des sociétés, la stratégie restait fondamentalement l’art de faire prévaloir une volonté politique par la force. Depuis, le terme a acquis une forme d’universalité risquant de le vider de son sens premier et, ce faisant, d’affaiblir notre aptitude à nous préparer efficacement aux épreuves de force de demain (1).
Pour appréhender la stratégie de défense et la manière dont celle-ci est conçue, il paraît donc essentiel de repartir de l’acception initiale de la stratégie, qui s’entend comme l’art de rassembler les moyens nécessaires et de les conduire là où se tient l’affrontement (économique, diplomatique, informationnel, militaire…) en vue d’atteindre les buts politiques que l’on s’est fixés. Si la stratégie ne peut être que globale – ou intégrale, comme la définissait le général Poirier – la complexité de l’action publique et régalienne conduit à définir des stratégies sectorielles se déployant dans les domaines dans lesquels l’État inscrit son action.
En son article L1111-1, le Code de la défense précise que la « politique de défense a pour objet d’assurer l’intégrité du territoire et la protection de la population contre les agressions armées. Elle contribue à la lutte contre les autres menaces susceptibles de mettre en cause la sécurité nationale. Elle pourvoit au respect des alliances, des traités et des accords internationaux et participe, dans le cadre des traités européens en vigueur, à la politique européenne de sécurité et de défense commune ». Ainsi, bien que la politique de défense dépasse de plus en plus le seul cadre du ministère des Armées, ce dernier met en œuvre une « stratégie de défense » ayant pour fonction de mettre en cohérence les « voies-et-moyens » de ses armées, directions et services en vue d’atteindre les objectifs lui étant assignés. Aussi la stratégie de défense recouvre-t-elle différents volets, qu’il s’agisse de stratégie militaire générale, de stratégie industrielle ou de partenariats internationaux.
Il reste 83 % de l'article à lire
Plan de l'article