Texte d’une conférence prononcée à Oslo le 12 octobre 2021. Traduit de l’anglais.

Le 15 septembre dernier, le Pacifique a connu un séisme dont les répliques sismiques continuent de se manifester dans le monde. Aux côtés des Premier ministres australien et britannique, le président Biden annonçait la formation d’un « partenariat trilatéral de sécurité » avec l’Australie et le Royaume-Uni, comportant notamment la fourniture de sous-marins à propulsion nucléaire. Simultanément, la France était informée de la rupture par Canberra du contrat signé en 2016 concernant la vente de 12 sous-marins à propulsion diesel-électrique.

L’Australie avait de solides arguments pour ce changement de cap, mettant en avant trois modifications du contexte stratégique. La Chine a évolué : plus agressive, elle a accru sa présence maritime dans la région. Les États-Unis ont eux aussi changé : aucune administration précédente n’avait accepté de livrer la technologie de réacteurs nucléaires à un pays non-nucléaire. Enfin, l’Australie a, elle-même, connu une évolution politique : l’opposition de principe à tous les aspects nucléaires dans l’opinion, en particulier au sein du Parti travailliste, a faibli. Nous savons donc aujourd’hui que les « surprises stratégiques » peuvent aussi venir du côté des Occidentaux.