L’Art de la NASA – Les illustrations qui lèvent le voile sur les missions
L’Art de la NASA – Les illustrations qui lèvent le voile sur les missions
Dès sa création en 1958, la NASA doit relever un défi : obtenir l’adhésion de l’opinion à ses grandes ambitions de conquête spatiale, forcément dévoreuses de budgets. Le défi « communication » est d’abord pratique : montrer l’exploit technologique et humain dès lors qu’il est impossible de filmer et de photographier les astronautes et leurs machines, une situation encore plus compliquée s’agissant des sondes interplanétaires. Le dessin d’artiste devient alors la solution. Le travail met en place une esthétique toute nouvelle afin de ravir le public. Ce livre vient rassembler l’imagerie de la conquête spatiale vue par les œuvres commandées par la NASA. Immédiatement, l’imagerie de 2001, l’Odyssée de l’espace nous envahit avec ses vaisseaux si proches des projets menés dans le réel des programmes. Il est important de préciser que l’auteur s’est déjà engagé sur le film culte de Kubrick. Les artistes mandatés par la NASA travaillent en effet aussi pour le monde du cinéma.
Entre propagande exaltant l’exploit et devoir d’information, la marge est dès lors étroite. Au final un trait et une couleur qui dessinent pour les opinions une Amérique triomphante. Telle est l’autre impression donnée par ce livre. Des capsules Mercury aux premiers pas sur la Lune, des projets d’avions spatiaux aux programmes de Navette, les illustrations déclinent tous les registres de la communication donnant ainsi les images oniriques de la conquête humaine de l’espace. Les projets fantasques n’ont pas manqué, à l’image de ces grandes stations orbitales, objet d’un important chapitre. Dans le même registre, on reste en arrêt sur cet incroyable tableau de Robert McCall donnant vie à un port spatial imaginé par la NASA au début des années 1970 pour ravitailler un immense vaisseau spatial à la silhouette d’un grand delta, tout un univers que l’on retrouvera « en vrai » chez George Lucas.
Ce mouvement artistique encouragé par la NASA reste à ce titre essentiel pour nous figurer ce lointain « where no man has gone before » pour longtemps encore réservé aux seules sondes interplanétaires. Au fond, l’agence américaine, tout comme ses confrères et concurrents soviétiques, ont suscité un univers artistique inédit et contemporain, une fascination pour les mondes lointains et l’esprit de conquête faisant écho au courant orientaliste du XIXe siècle ou aux peintres de la Marine. Objectif Mars. Les artistes de la NASA sont déjà sollicités pour dessiner l’exploit futur en revisitant un graphisme naïf très fifties. Sans le rêve de Jules Verne et les illustrations de ses Voyages extraordinaires, rien de tout cela n’eut été possible. Éblouissant à chaque page. ♦