Le renouvellement de la composante blindée de la Gendarmerie est désormais engagé pour remplacer les actuels Véhicules blindés à roues de la Gendarmerie (VBRG) mis en service à partir de 1974. Le futur véhicule, baptisé Centaure offrira de nouvelles capacités indispensables pour répondre aux défis de la sécurité intérieure ; 90 engins sont prévus.
Renouvellement de la composante blindée de la Gendarmerie : de quoi parle-t-on ?
Renewing the Armoured Component of the Gendarmerie
The renewal of the armoured component of the Gendarmerie has begun, with the replacement of the current Véhicule blindé à roues de la Gendarmerie (VBRG—Gendarmerie wheeled armoured vehicle) that has been in service since 1974. The future vehicle, the Centaure, will provide new and essential capabilities to respond to the challenges of internal security. Ninety of these vehicles are planned.
L’information a circulé depuis plusieurs semaines dans les médias : la Gendarmerie nationale va commander de nouveaux véhicules blindés. Le communiqué du ministre de l’Intérieur, publié le 28 octobre 2021, a suscité de nombreux commentaires dans la presse spécialisée et sur les réseaux sociaux, notamment de la part de militaires et d’anciens militaires. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Revenons trente ans en arrière. Dans les années 1990, la Gendarmerie dis posait de plus de 300 engins blindés : 121 automitrailleuses légères (AML) Panhard qui ont été retirées du service avant les années 2000, 155 véhicules blindés à roues de la Gendarmerie (VBRG) conçus par Berliet dans les années 1960 et fabriqués par Saviem dix ans plus tard, mais également, à partir de 1983 et jusqu’à 2004, 32 véhicules blindés de combat (VBC) équipés d’un canon de 90 mm construits par RVI (Renault Véhicule Industriel) à partir d’une caisse de VAB et d’une tourelle de Sagaie. En 2009, la Gendarmerie a acquis quelques VAB pour armer ses équipes de liaison et de tutorat opérationnel (POMLT – Police Operational Mentor and Liaison Teams) engagées en Afghanistan. Elle disposait ainsi, en métropole comme dans les outremers, d’une capacité de rétablissement de l’ordre lui permettant d’intervenir en situation très dégradée. Une partie de ces engins était en outre destinée à assurer l’intégrité des institutions et à protéger les lieux symboliques de la République.
Depuis leur mise en service en 1974, les VBRG ont été employés à de nombreuses reprises en métropole, pour des missions parfois très variées. Retenons notamment l’assaut de la cave viticole à Aleria en 1975, les manifestations antinucléaires à Chooz en 1977, la grève des transporteurs routiers en 1992, la tempête de 1999 et l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes en 2018. Les VBRG ont également été déployés à l’étranger, au Kosovo et en Côte d’Ivoire. Ils sont encore aujourd’hui régulièrement engagés dans les outremers dans le cadre de troubles graves à l’ordre public, notamment à Mayotte, dans les Antilles et en Nouvelle-Calédonie.
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