À la veille de l’élection présidentielle, l’heure des bilans a sonné, avec la satisfaction que la LPM 2019-2025 a été jusqu’à présent intégralement respectée, permettant le début de la remise à niveau des armées. Il reste cependant des incertitudes notamment autour des coopérations.
Florence Parly, ou Tyché à l’Hôtel de Brienne
Florence Parly, or Tyche in the Hôtel de Brienne
With the approach of the presidential elections, and the associated analysis of past actions, there is satisfacrtion that the 2019-2025 military programming law has so far been closely followed, which has meant the planned updating of the forces has begun. There nevertheless remains a number of unknowns, notably in the area of cooperation. [The Hôtel de Brienne is the home of the Minister of the armed forces]
En cinq ans à l’Hôtel de Brienne, Florence Parly a su bénéficier d’un alignement des planètes pour marquer de son empreinte le ministère des Armées dans un contexte de crises et de tensions inédites. Exportations, budgets et préservation de la base industrielle et technologique de défense (BITD) ont été au cœur de la réussite de son bilan économique, mais elle a échoué à bâtir des coopérations solides avec la très versatile Allemagne.
Disons-le une bonne fois pour toutes, le bilan du « quinquennat » de Florence Parly est globalement bon dans une actualité très dense même si, bien sûr, tout n’a pas été parfait. Loin de là. Sur trois des quatre grands dossiers gérés par le ministère (budgets, BITD, exportations, coopérations), Florence Parly a rempli en grande partie ses missions sur le plan économique, à l’exception des coopérations lancées avec l’Allemagne en 2017. Et pourtant, la ministre est arrivée à l’Hôtel de Brienne en 2017 à la surprise générale, après le départ rapide et tout aussi improbable de Sylvie Goulard.
Des coopérations avec l’Allemagne dans l’impasse
Commençons par le dossier de la coopération franco-allemande qui fâche. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, le verre n’est ni à moitié vide ni à moitié plein, il est pratiquement vide par la faute principalement de Berlin. Sur l’ensemble des cinq grands programmes (Scaf, MGCS, MAWS, Tigre Mark 3 armé du missile tactique air-sol, Eurodrone) (1) lancés, en juillet 2017, lors du conseil franco-allemand à l’Élysée par Angela Merkel et Emmanuel Macron, seul le drone MALE européen, sous leadership allemand, a enfin décollé. L’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr) a notifié le 24 février à Airbus un contrat d’une valeur de 7 milliards d’euros portant sur le développement et la production de 20 systèmes Eurodrone (soit 60 vecteurs aériens). Ce programme a été longtemps ralenti par d’interminables négociations sur les performances et les prix du système entre Airbus et la France, puis par la validation budgétaire tout aussi interminable de ce projet par les quatre pays partenaires (Allemagne, Espagne, France et Italie).
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