Le 26 mars 1962, une unité militaire de l’Armée de terre engagée dans une opération de maintien de l’ordre au cœur d’Alger a ouvert le feu, provoquant 46 morts dans la foule et de nombreux blessés. Ce drame va durablement hanter les esprits sur l’emploi des forces militaires sur le territoire national.
Histoire militaire - Le drame de la rue d’Isly, 26 mars 1962
Military History—The Tragedy of the rue d’Isly, 26 March 1962
On 26 March 1962, an Army military unit engaged on a maintenance of order operation in the centre of Algiers opened fire, leading to 46 deaths among the crowd and numerous wounded. That tragedy long haunted reflection on the use of military forces on national soil.
Le 26 mars 1962, à Alger, une unité militaire française engagée dans une opération de maintien de l’ordre urbain, le 4e régiment de tirailleurs, a ouvert le feu sur une foule a priori désarmée, occasionnant 46 tués sur le coup ainsi que quelque 200 blessés, et plus d’une quinzaine devant mourir les jours suivants à l’hôpital Maillot, des suites de leurs blessures.
Comment en est-on arrivé là ?
Le contexte
Depuis le printemps 1961 et l’échec du « putsch des généraux », Alger est devenu un lieu d’affrontement entre l’Organisation armée secrète (OAS) et les forces de l’ordre régulières ou non de l’État français (1). S’agissant de l’OAS, sa clandestinité est largement facilitée par le soutien quasi général dont elle bénéficie de la part de la population européenne, tandis que les forces de l’ordre ne parviennent que très difficilement à effectuer leur mission. Aussi, l’appui d’unités de 3e catégorie est quasi systématique depuis l’automne 1961. L’OAS entretient un climat quasi insurrectionnel avec des « ratonnades » pratiquement quotidiennes, ainsi que des assassinats renouvelés de personnes suspectes de proximité avec le pouvoir (2).
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