Après le Brexit et le départ de Londres, de nouveaux équilibres sont à trouver en Europe. L’axe Paris-Berlin connaît de sérieuses difficultés. Rome retrouve une place intéressante et la relation France-Italie peut être bénéfique au reste de l’Europe à condition que Paris ne fasse plus preuve de condescendance.
Le triangle Berlin-Paris-Rome aujourd’hui
The Berlin-Paris-Rome Triangle Today
Following Brexit and the departure of London, new balances need to be found in Europe. The Paris-Berlin axis is in serious difficulty. Rome is recovering an interesting position and the France-Italy relationship could prove beneficial to the rest of Europe, but only if Paris puts an end to its condescension.
Les relations européennes contemporaines sont souvent lues à l’aune de la seule Union européenne : relation entre telle capitale et l’Union, relation de l’Union avec tel acteur extérieur (États-Unis, Chine, Russie, Turquie…)… Mais les dynamiques sous-jacentes sont souvent négligées et, au mieux, appréhendées sous l’angle simplement bilatéral entre deux pays.
Or, les relations intra-européennes avaient souvent été analysées par des lectures plus complexes et multilatérales, désormais délaissées. Cette approche est d’ailleurs logique tant elle correspond à la diversité européenne et donc à sa richesse. Mais à force de répéter que seule la taille compte dans un monde de superpuissances qui réfléchirait en termes de pôles mondiaux, on oublie souvent l’approche régionale pourtant nécessaire.
Certes, l’équilibre européen a suscité quelques analyses du triangle entre Berlin, Londres et Paris. Mais ce triangle a été rompu avec le Brexit, et il faut désormais réfléchir à une autre lecture des forces à l’œuvre au sein de l’Union. De ce point de vue, Rome peut-il prétendre à la fonction de troisième Sommet d’un triangle européen équilibré ? Au contraire, la puissance allemande n’est-elle pas désormais surdimensionnée au point que de simples face-à-face, selon une politique d’équilibre (balance of power) telle que l’a toujours pratiquée le Royaume-Uni, seraient plus efficaces ?
Il reste 92 % de l'article à lire
Plan de l'article