L’Indopacifique se caractérise par ses élongations et donc des zones difficiles à surveiller. La course à l’armement est une réalité avec un emploi de plus en plus large des drones aériens et maritimes qui constituent des démultiplicateurs d’effet. Cela risque d’accroître les tensions en l’absence de réelle coopération internationale.
AUKUS et la technologie dronique en Indopacifique
AUKUS and Drone Technology in the Indo-Pacific Region
A characteristic of the Indo-Pacific is its extent, leading to areas over which it is difficult to maintain surveillance. The arms race is leading to ever-greater use of both airborne and maritime drones which act as effect multipliers, and which in turn risk increasing tensions in the absence of any real international cooperation.
Selon le rapport d’information de la Commission de la défense nationale et des forces armées sur les « Enjeux de défense en Indopacifique » (17 février 2022), cette zone stratégique représente un lieu central des innovations dans le domaine des nouvelles technologies et du numérique au point d’être devenue ces dix dernières années moteur de la croissance mondiale (1). L’alliance militaro-technique tripartite entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, AUKUS (15 septembre 2021), mise en place pour empêcher le renforcement de l’influence chinoise dans la région, vient redistribuer les cartes de la compétition de puissance et bouleverser les équilibres.
En raison de la célérité technologique, le champ de bataille traditionnel pourrait, en dépit de la mise en œuvre de nouveaux sous-marins nucléaires, être perturbé par la prolifération de drones aériens et maritimes, notamment au regard de leur usage en essaim, voire aussi l’utilisation de systèmes inédits.
Peut-on en déduire qu’il existe autour des drones une compétition de puissance ? L’Indopacifique et AUKUS matérialisent clairement cette dynamique dronique, les acteurs de la région ou du pacte montrent un fort intérêt pour ces appareils qui sont à la fois des équipements militaires de grande potentialité et aussi des outils d’influence. Dans cette perspective, au-delà des capacités qu’ils offrent, leur multiplication semble avoir une certaine répercussion sur les équilibres stratégiques du fait d’un usage intensif et ne respectant pas assurément les règles du droit international, de déni d’accès et d’interdiction de zone, et révélant ainsi de nombreuses zones grises géographiques et technologiques.
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