La zone indopacifique est un espace majeur pour les opérations maritimes. La montée en puissance des marines y est significative, notamment pour les sous-marins. Ceux-ci constituent un atout militaire de premier ordre avec une augmentation des programmes, certains pouvant déboucher sur l’usage de la propulsion nucléaire.
La prolifération des sous-marins dans l’Indo-Pacifique après l’AUKUS
Proliferation of Submarines in the Indo-Pacific Post-AUKUS
The Indo-Pacific zone is a major area for maritime operations and is seeing a significant increase in maritime power, particularly with the use of submarines, a first-rate military asset. The number of programmes is increasing: some may lead to the use of nuclear propulsion.
* Sous la supervision de Nick Childs, Senior Fellow pour les forces navales et la sécurité maritime, International Institute for Strategic Studies.
Le 20 septembre 2021, les dirigeants de l’Australie, du Royaume-Uni et des États-Unis ont officiellement annoncé la création de l’AUKUS, un partenariat de sécurité trilatéral construit autour d’un ensemble de principes et d’ambitions (1). Se présentant comme attachés à « l’ordre international fondé sur des règles », ils ont promis d’approfondir de manière significative leur coopération sur une série de capacités de sécurité et de défense, notamment en s’associant pour fournir à l’Australie au moins 8 sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire (SSN). Ce faisant, celle-ci abandonnait son projet d’acquisition précédent auprès de la France de 12 sous-marins d’attaque conventionnels (SSK) de la classe « Attack ».
Les capacités navales croissantes de la Chine
Bien que la déclaration commune des dirigeants sur l’AUKUS n’ait pas désigné les nouvelles capacités maritimes de la Chine comme son principal moteur, la formalisation d’un tel arrangement de démocraties maritimes destiné à « protéger nos valeurs communes et à promouvoir la sécurité et la prospérité » (2) illustrent les préoccupations que suscitent les ambitions croissantes de la Chine dans la région indo-pacifique et dans le monde. Le ministère américain de la Défense, dans son rapport sur la puissance militaire de la Chine en 2021, a lui-même décrit la marine de l’Armée populaire de libération (PLAN – People’s Liberation Army Navy) comme la plus grande du monde, avec quelque 355 plates-formes de combat, qui devraient passer à 460 d’ici 2030 (3). La Chine a achevé la construction de son premier porte-avions de conception nationale équipé de catapultes et de brins d’arrêt, le Type-003. Une fois admis au service actif, il constituera une avancée majeure par rapport aux deux premiers porte-avions, une autre étape considérable dans le développement de la force porteuse chinoise et une preuve supplémentaire de la base industrielle maritime en plein essor de Pékin.
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