Armes à radiations renforcées : essai de bilan
Selon les uns, l’arme à radiations renforcées contribuerait à la dissuasion puisqu’elle pourrait neutraliser, au moins partiellement, les imposantes formations blindées qu’aligne le Commandement des forces du Pacte de Varsovie. Celui-ci hésiterait à lancer vers l’Ouest ses blindés puisqu’il sait que l’état-major de l’OTAN serait d’autant plus enclin à se défendre en utilisant ses armes à radiations renforcées qu’elles exerceraient moins de ravages sur les territoires disputés que ne le feraient les projectiles nucléaires « ordinaires », qui dissipent 85 % de leur énergie en souffle et en chaleur.
D’autres spécialistes, au contraire, craignent que cette arme nouvelle, par ses propres limitations, banalise en quelque sorte le feu nucléaire, rende plus plausible son emploi immédiat et, comme l’adversaire n’en supporterait pas les effets sans réagir — voire sans les prévenir — conduise à des échanges de coups de plus en plus dévastateurs. Si bien qu’un différend, grave certes, mais qui aurait pu être contenu, dépasserait très vite en destruction la valeur même de son enjeu initial. La dissuasion serait desservie et mis en route l’engrenage belliqueux.
Depuis des années, et en simplifiant le débat, ce sont essentiellement ces deux arguments qui alimentent la controverse. En la portant sur la place publique, bien des maladresses verbales ou écrites ont été commises qui l’ont encore envenimée, aboutissant ainsi à un résultat diamétralement opposé à celui que recherchaient les tenants de l’arme à radiations renforcées.
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