La lutte militaire terrestre – Les opérations et la bataille
Les buts que se propose la lutte terrestre ne peuvent généralement être atteints que par des occupations de territoires auxquelles ne sont adaptées, par leur nature même, ni les forces maritimes, ni, pour le moment du moins, les forces aériennes. Tandis que Bonaparte poursuit, en 1796, la conquête de la Lombardie, Nelson, qui croisait impuissant sur les côtes de Ligurie, aura cet aveu : « Il est dommage que le sort des nations ne se décide pas sur mer. » Lorsqu’une puissance maritime entre en lutte contre un adversaire terrestre, elle doit envoyer sur le continent des armées importantes ; témoin l’Angleterre pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire et en 1914-1918. Et ce pays dut même à ces époques capitales de son histoire accepter la conscription si contraire à ses traditions.
L’aviation, à moins de résultats décisifs obtenus par surprise dès le début d’un conflit contre un adversaire non préparé et non armé contre le danger aérien, ne peut faire capituler un peuple décidé à la lutte.
La France est à la fois continentale et maritime. Mais elle n’a pu mener la lutte maritime ou réaliser son expansion coloniale qu’en neutralisant ses adversaires éventuels du continent (politique de Vergennes à la fin du XVIIIe siècle au moment de la guerre d’indépendance de l’Amérique) ou en y étant encouragée par eux (politique de Bismarck favorable à l’expansion coloniale française pour détourner notre pays de la frontière Est).
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