La Thaïlande : une marche chaotique vers la démocratie
Depuis la révolution étudiante d’octobre 1973, la Thaïlande vit dans une perpétuelle instabilité politique. Les coups d’État se succèdent les uns aux autres, et aucun Premier ministre n’a pu demeurer longtemps en place. Les forces armées sont divisées en de multiples clans de généraux et une nouvelle vague de jeunes colonels, appelés les Jeunes Turcs, réclament des réformes, même si elles doivent être imposées par la violence. Fait encore plus nouveau, des généraux ont constitué le groupe dit « des soldats démocratiques », dont le programme est véritablement très à gauche.
Au milieu de toutes ces luttes de personnes ou d’idées, une tendance très nette se dégage cependant : la montée de l’esprit démocratique aussi bien chez les ouvriers et les étudiants que dans la bourgeoisie, alors que dans les campagnes, les paysans, longtemps tenus pour quantité négligeable, montrent un début de politisation.
De la démocratie à la dictature
En 1973, une révolution met fin au régime militaire incarné par les maréchaux Thanom Kittikachorn et Prapat Charusathien, contraints à l’exil. Les étudiants, dans leur entreprise, ont le soutien de tous les opposants et, tout d’abord, du général Krit Sivara, nouveau commandant en chef de l’armée de terre depuis le 1er octobre. Il y a aussi des leaders des partis politiques qui veulent revenir sur le devant de la scène, et des hommes d’affaires chinois ne bénéficiant pas de passe-droits de la part du régime.
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