Avec le changement tumultueux de présidence, le Brésil, puissance régionale reconnue, se retrouve à la croisée des chemins, avec l’obligation de consolider son système démocratique et de revoir le partage de ses richesses. Autre enjeu, retrouver une politique étrangère plus équilibrée dans un monde en déséquilibre.
Amérique latine - Brésil : une puissance régionale à la croisée des chemins
Latin America—Brazil: a regional Power at a Crossroads
Brazil is acknowleged as a regional power, yet after the turbulent change of President is now at a crossroads: it needs to consolidate its democratic system and review how its wealth is shared. A further challenge is to establish a more balanced foreign policy in an unbalanced world.
Le président Lula (1) a été officiellement investi à la tête de la République fédérative du Brésil le 1er janvier 2023, succédant à Jair Bolsonaro (2) qui a refusé d’assister à la cérémonie et a quitté le pays deux jours auparavant pour rejoindre les États-Unis. Le cap fixé ? Reconstruire l’unité d’un pays et lui redonner sa place dans un monde sous tensions. Le « nouveau » Président a retrouvé le Palais du Planalto à Brasilia avec une émotion certaine, mais dans une réalité bien différente de ses deux précédents mandats (2003-2011). Luis Inicio Lula Da Silva veut rompre, dans la symbolique comme dans l’action, avec la politique de son prédécesseur. Et pour cause ! En Amérique latine, le Brésil est le pays qui a le plus souffert sur les plans sanitaire et social de la crise de la Covid-19 (3).
Malgré son statut de première puissance économique du continent, le Brésil va devoir relever le défi du déclassement d’une partie de sa population : le président Lula a rappelé les problèmes de malnutrition qui concernent près de 30 millions d’habitants sur un total de 215 M. Près de 115 M de Brésiliens vivent désormais dans des conditions fragiles, sinon précaires. Plus que jamais, il est urgent pour un pays central en Amérique latine, de renouer avec la stabilité afin d’attirer les investisseurs étrangers et d’élaborer une nouvelle redistribution des richesses.
La tâche s’annonce ardue et désormais incertaine tant les événements de Brasilia, les 8 et 9 janvier derniers (4), quelques jours à peine après la cérémonie d’investiture, ont révélé le jusqu’au-boutisme d’une opposition résolue. Si l’ensemble de la communauté internationale a affiché son appui au dirigeant brésilien, celui-ci est désormais face à un choix cornélien : rompre définitivement avec les orientations de son prédécesseur ou rechercher les voix d’un compromis au risque de décevoir ses partisans et soutiens, au profit d’une « unité nationale » récemment mise à mal.
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