La guerre en Ukraine nous oblige à voir que le monde est plus divisé que jamais. L’Union européenne et l’Otan se doivent de réagir alors même que le référent occidental est remis en cause. Ce nouvel ordre mondial doit inciter la France à retrouver puissance et influence.
Premières leçons de la guerre en Ukraine
First Lessons from the War in Ukraine
The war in Ukraine is a clear demonstration that the world is more divided than ever. The European Union and NATO have a duty to react even though Western ethics are being called into question. This new world order should encourage France to recover its power and influence.
Les armes parlent toujours en Ukraine. Et avec quelle cruauté ! Il est généralement imprudent de tirer les leçons d’un conflit avant qu’il ne soit achevé. Quelques éléments s’imposent d’évidence : les illusions de la « mondialisation heureuse » et des « dividendes de la paix » sont définitivement derrière nous. Le multilatéralisme sombre, les traités internationaux ne sont souvent plus que des « chiffons de papier » – qu’on songe au cynisme avec lequel la Russie a violé la garantie des frontières de l’Ukraine du mémorandum de Budapest ! L’épée est redevenue l’axe du monde. Jamais n’a été plus vrai le propos de Bismarck : « La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments ».
Sur le terrain, quelques leçons s’imposent : la nécessité de la conduite par objectif et du commandement décentralisé, l’importance de la masse, des drones, de la frappe dans la profondeur, de la défense sol-air, la réalité aussi vieille que le combat qu’à la fin des fins, c’est la section d’infanterie ou l’escadron de cavalerie qui fait la différence. Beaucoup d’illusions fleurissent aussi au marché des idées à la mode, surtout sur les plateaux de télévision : au début du conflit, on disait les chars caducs après la destruction de colonnes entières par des missiles sol-air, ensuite on a pronostiqué la fin de la supériorité aérienne, avant d’entendre aujourd’hui que chars et avions seraient l’alpha et l’oméga du succès.
Laissons donc aux militaires le soin d’analyser à froid les enseignements du conflit, en gardant à l’esprit que la guerre à l’Est ne doit pas être le seul paradigme pour les guerres de demain. Il est d’autres menaces, il est d’autres théâtres. En revanche, on peut déjà relever deux mutations géopolitiques qui caractériseront le monde de demain : l’apparence du retour de l’Occident, la réalité d’un monde plus divisé que jamais. Pour la France, c’est un immense défi !
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