L’Asie centrale fait l’objet de l’intérêt par les grandes puissances environnant la zone. Alors que les États-Unis sont plutôt sur le repli, la Turquie, la Russie et la Chine ont des ambitions géopolitiques, sans oublier l’Iran. L’activisme de ces États traduit la multipolarité croissante d’un nouvel ordre mondial désordonné.
Redistribution des cartes en Asie centrale (2/2) Turquie, Iran et États-Unis
A New Deal in Central Asia(2/2) Turkey, Iran and the United States
Central Asia is an area of interest for the major powers that surround it. As the United States generally withdraws, Turkey, Russia and China are showing geopolitical ambitions; Iran, too. The activism of these countries is evidence of the growing multi-polarity of a new and chaotic world order.
Note préliminaire : La première partie de cet article a été publiée dans le numéro de février 2023.
Turquie : une influence croissante et de grandes espérances
Dès la dislocation de l’URSS en 1991, la Turquie avait manifesté un vif intérêt pour l’Asie centrale où elle envisageait de fédérer sous sa coupe les peuples turcophones de cette région. Cette approche n’avait pas eu l’écho escompté dans les nouvelles républiques, désireuses avant tout d’affirmer leur identité nationale et méfiantes à l’égard d’un nouveau grand frère jugé trop entreprenant. Depuis, le contexte géopolitique a profondément évolué et les capitales centrasiatiques sont plus réceptives à une coopération avec la Turquie qui veut se hisser au niveau de la Chine et de la Russie.
La diplomatie turque en Asie centrale est très dynamique. Pour la seule année 2022, le président Erdogan a visité l’Ouzbékistan en mars avant de recevoir son homologue kazakh en mai. Il s’est ensuite envolé à Samarcande en septembre pour le sommet annuel de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS). Il y est retourné le 11 novembre pour assister au sommet annuel de l’Organisation des pays turcophones (créée en 2009) où il retrouvera ses cinq homologues centrasiatiques plus le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. Simultanément, ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense ont pris leur bâton de pèlerin : le premier s’est rendu en Ouzbékistan, au Kirghizistan et au Tadjikistan, le second en Ouzbékistan. Cette intense activité diplomatique poursuit quatre objectifs principaux.
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