La France, avec l’Europe, doit revoir sa façon de travailler avec l’Afrique qui est plurielle et appelle à de vrais partenariats basés sur l’équilibre et le respect. Ce travail doit s’inscrire dans la durée et avec une approche pluridisciplinaire, y compris dans les domaines de la culture et de l’éducation.
France (Europe) et Afrique : comment améliorer le partenariat ?
France, Europe and Africa: How to Improve the Partnership
France, along with with Europe, needs to revise its way of working with Africa which is many-faceted and calls upon genuine partnerships based on balance and respect. This needs to be long-term work with a multi-disciplinary approach, and should encompass the fields of culture and education.
Par les temps actuels, il y a comme un doute chez les Français, et plus généralement les Européens, face à ce qu’ils perçoivent comme de la défiance des Africains à leur égard. Les jeunes Congolais qui manifestent devant l’ambassade de France pour dire non à la visite du Président français dans leur pays, font écho à de nombreuses autres actions de rejet constatées ici ou là. Ce doute est conforté par une présence de plus en plus visible de pays, jadis inconnus en Afrique, notamment dans ses parties francophones. Il faut reconnaître que pendant les décennies 1990 et 2000, on a constaté un certain reflux de la France, au gré de la forte expansion économique asiatique et de l’idée qu’en Afrique il n’y a que des « coups à prendre ». Au même moment, surtout à partir du début du siècle, l’Afrique croissait significativement. Elle est globalement mieux gouvernée et le partenariat chinois lui a donné un poids économique qui l’a ramené dans le jeu géopolitique. Son potentiel humain et en ressources naturelles reste encore largement sous-exploité, ce qui attire des convoitises et de nouveaux acteurs importants (Brésil, Turquie, Inde, Russie et même Japon) qui se tournent de plus en plus vers le continent sans évoquer les États-Unis ou d’autres pays européens. Cette concurrence exacerbée entretient encore plus le doute français ou européen.
Pourtant les relations euro-africaines, et même franco-africaines, ne se portent pas si mal. Les relations économiques sont plus importantes aujourd’hui qu’hier. Les relations politiques et sécuritaires également. L’Europe demeure le premier investisseur en Afrique. Les investissements bâtissent le futur et s’inscrivent dans le temps long. Cela est positif. L’Europe est surtout le premier donateur en termes d’aide publique au développement. L’essentiel des contributions européennes à l’Afrique se fait sous forme de dons : cela est unique et mérite d’être souligné ! De grandes entreprises françaises et européennes font partie du paysage socio-économique africain dans les domaines de l’énergie, des transports, des travaux publics, de la finance, des services, de l’agroalimentaire… Les liens socioculturels entre les deux continents génèrent une importante diaspora de part et d’autre, des binationaux qui contribuent à rendre indéfectibles les liens entre la France et l’Afrique, entre l’Europe et l’Afrique. Il y a de la matière à renforcer les relations futures entre les deux rives de la Méditerranée. Cela passera par la reconnaissance des erreurs commises par le passé, pour ensuite identifier comment bâtir les nouveaux ponts, qui aideront à renforcer et améliorer un partenariat déjà positif.
Il est incontestable que des erreurs ont été commises. Les identifier clairement aidera à réduire les risques de poursuivre dans ces directions. Les liens maintenus avec les élites au pouvoir, sans discontinuer et malgré le discours de La Baule (1) et les élections, ont suscité l’incompréhension. De même que le maintien de certains responsables en déconnexion avec leurs peuples et incapables de produire des résultats, alors qu’ils demeurent bien introduits auprès des pouvoirs français.
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