Le sentiment anti-français s’est développé au même titre que celui anti-occidental. Mais avec plus de force, voire de haine pour de multiples raisons, avec des responsabilités partagées. Le manque de prise en compte des aspirations de la jeunesse alimente le rejet de la France dont le modèle n’apparaît plus comme attractif.
Le sentiment anti-français en Afrique
The Anti-French Sentiment in Africa
Anti-French feeling has developed in the same way as anti-Western feeling yet with greater force—hate, even—for many reasons, and with blame on both sides. Failure to take into account the aspirations of youth is fuelling rejection of a France whose model no longer appears attractive.
Le sentiment anti-français en Afrique alimente bien des discours et l’on ne compte plus les articles qui lui sont consacrés. Mais, ceux-ci traitent souvent des effets plus que des causes. D’où cette analyse personnelle, qui ne prétend nullement à l’exhaustivité. En réponse à une question d’actualité posée au Sénat sur le sujet, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères déclarait fin 2022 : « La France est victime d’une scandaleuse campagne de désinformation en Afrique… (1) ». Pour exacte qu’elle soit, cette réponse ne saurait cependant suffire, ne serait-ce que parce qu’elle nous pose d’emblée en victimes !
Dans un livre récent (2), Achille Mbembe et Rémy Rioux écrivent : « Il s’agit de renverser les perspectives pour faire de notre action non pas la butte-témoin d’un passé révolu, mais l’avant-garde des transformations que rendent indispensables les mutations sociales et environnementales en cours… ». Cette réponse plus élaborée est une profession de foi élevée, mais un peu éthérée.
Comme souvent, la vérité doit donc se situer au milieu.
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