Face aux mutations actuelles, la France doit réinvestir en Afrique en comprenant la profondeur du changement en cours, en particulier au sein de la jeunesse qui mérite d’être la priorité. Des projets crédibles et réalistes sont déjà en cours et doivent être soutenus par l’ensemble des partenaires y compris européens.
France, redevenir une vraie puissance d’équilibre !
France, Once More a Balancing Power
In the face of current changes, France should reinvest in Africa whilst fully taking into account the extent of change in progress, particularly among the young, who deserve to be the priority. Credible and realistic projects are already underway and should be supported by all partners, European ones included.
Pour la France d’abord, et plus largement les pays de l’Union européenne (UE) bordant la Méditerranée, le continent africain reste une priorité absolue. Les liens Nord-Sud sont très forts, souvent exprimés de façons passionnelles plus que raisonnées. Tissés au fil du temps et d’une histoire partagée que d’aucuns pourront légitimement juger déséquilibrée, ils traduisent quand même de part et d’autre le sentiment d’un ancrage profond au sein d’une vraie communauté de destin. Toutefois, le monde change et les bouleversements dont nous sommes témoins commencent à révéler sur quelle sorte d’équilibre pourrait reposer demain la gestion des affaires du monde. L’Afrique n’échappe pas aux secousses telluriques qui se succèdent et fait savoir comment il faudra désormais la considérer dans le jeu planétaire qui se met progressivement en place. Elle le fait à juste titre, tandis que les camps s’organisent, avec l’assurance de celle qui se sait incontournable dans ce siècle déjà bien entamé.
Cette époque de grandes mutations révèle aussi le fourvoiement d’une Europe qui, flirtant entre naïveté et utopie, certitude et dogmatisme, a pensé que la paix du monde se gagnait par l’échange, le dialogue et le développement quand le reste de la planète, ses alliés compris, cultivait le rapport de force pour arriver au même but. Le réveil est douloureux, notamment pour une France qui voit ses principaux voisins, justement les deux avec qui elle pesait fort dans l’Union, redéfinir leurs intérêts dans des directions qui ne vont plus vraiment dans le sens d’un rêve d’union. Apparemment, ils ont choisi leur voie quand la France hésite encore, tiraillée entre illusion d’une Europe forte qui ne se fait pas et destin nouveau qu’elle a bien du mal à définir. Dans ce genre de situation, rien n’est pire que l’indécision. Isolée, ballottée, hésitante, elle se condamne à errer deçà delà, au gré des événements, des alliances, des pressions, contrainte de subir la volonté des autres. Ça ne peut être sa destinée ! Sa vocation lui commande de réagir et décider une stratégie ambitieuse, solide et réaliste qui lui redonne son statut de grande nation. Si ça n’est pas facile, c’est possible !
La fatalité n’a jamais été une option, toute l’histoire de France le démontre. Aujourd’hui affaiblie, secouée de l’intérieur et pour partie dépendante, mais forte d’un héritage qui l’oblige et d’atouts d’exception, elle a les moyens de se réinventer un destin, retrouver orgueil et fierté. C’est au sud, une fois encore, qu’elle peut se refaire, car justement une opportunité se présente. Cela nécessite courage et volonté, notamment pour convaincre des partenaires qui s’éloignent de cette France indécise qu’ils ne reconnaissent plus. Choisir la voie du sud en marge du jeu manichéen qui se met en place, comprendre l’Afrique qui s’affirme, mais auparavant y regagner urgemment sa crédibilité, tels sont pour la France les défis du moment !
Il reste 80 % de l'article à lire
Plan de l'article