La France n’est pas restée en retrait avec la guerre d’Ukraine. Cependant, sa position n’a pas toujours été bien comprise par nos partenaires, même si le soutien envers Kiev est solide et convaincant. Cette incompréhension résulte de l’exception stratégique défendue depuis longtemps par Paris.
La France et la guerre d’Ukraine
France and the War in Ukraine
France has not remained in the background vis-à-vis the war in Ukraine, and even though its support for Kyiv is solid and convincing, its position has not always been well understood by our partners. This lack of understanding stems from the strategic exception long defended by Paris.
Pour beaucoup, la guerre d’Ukraine a éclaté le 24 février 2022 : pourtant, l’observateur attentif considère qu’elle a débuté en 2014 avec la saisie de la Crimée par les Russes, suivie de la rébellion du Donbass et des affrontements de 2015 qui ont dessiné une ligne de front durable. Pendant huit ans, le conflit était apparemment gelé. Cela ne signifiait pas qu’il n’y avait pas de conflit, mais simplement que les affrontements se déroulaient sous le seuil d’attention de la communauté internationale.
C’est dans cette perspective longue qu’il faut analyser la position française à l’égard de la guerre d’Ukraine. On ne peut, en effet, comprendre les déclarations du président Macron si on ne garde pas cet arrière-plan chronologique à l’esprit. Tout aussi important nous semble la prétention française d’une stratégie mondiale autonome et distincte qui dépasse de beaucoup son traitement du conflit ukrainien.
Tenant compte de ces considérations, ce texte tentera de répondre à la question : la guerre d’Ukraine a-t-elle contribué à un certain déclassement français ou permis, au contraire, à Paris de maintenir sa position internationale ?
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article