Une explication de la bataille de Stalingrad
Les communications ont toujours eu, dans le domaine stratégique, une importance primordiale. Au cours du XIXe siècle, elles ont connu un développement particulier dans la guerre terrestre. Aux mauvaises routes sur lesquelles se traînaient lentement, à travers l’Europe, les convois de l’Empereur et dont il avait obtenu cependant un rendement remarquable, se sont peu à peu substituées les voies ferrées en un réseau si dense que, dès la fin du siècle, il constituait, en Europe occidentale au moins, l’assise de toute manœuvre stratégique. Le camion a sans doute fait son apparition au cours de la première guerre mondiale, mais il était resté cependant après celle-ci un simple appoint.
Or, par un retour en arrière singulier, la route a semblé, au cours de la dernière guerre, avoir repris la première place et même avoir quelque peu rejeté dans l’ombre les autres moyens. Les invasions mécaniques de l’Europe centrale et de l’Europe occidentale, les étonnants mouvements de va-et-vient de la campagne de Libye, la reconquête d’un continent où les routes seules étaient demeurées immédiatement utilisables, ont contribué à accréditer l’idée que le règne stratégique du rail était terminé.
L’étude qui est présentée ici montrera que, peut-être, au contraire, le sort de la guerre s’est réellement joué autour de ces vieux moyens périmés. Elle permettra, d’autre part, sans aucun doute, de faire ressortir la valeur que peuvent acquérir certains objectifs géographiques et comment ils attirent à eux la bataille, même si les conceptions des Hauts Commandements en avaient initialement envisagé le déroulement sur d’autres terrains.
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