Février 1947 - n° 033

Dans l’image traditionnelle de l’Algérie, les palmiers et les futailles trônent au premier plan, dissimulant les champs de blé et les montagnes de fer. De hautes cheminées, de murs noircis par la fumée, de réseaux compliqués de câbles et de rails, il n’est pas question ici, et pour cause. À la veille de la guerre, l’Algérie ne comptait qu’un petit nombre d’entreprises industrielles travaillant sur une grande échelle. Si on excepte les usines à gaz, les usines électriques et quelques autres, la plupart d’entre elles, issues d’un atelier artisanal et demeurées entre les mains du fondateur, n’occupaient qu’un personnel restreint et ne possédaient qu’un outillage réduit, permettant tout au plus des réparations ou le montage de pièces importées. L’Algérie laissait à d’autres la transformation de ses ressources naturelles : tout le fer, tout le zinc était exporté, tout l’alfa vendu en Angleterre d’où il revenait sous forme de papier et le kieselguhr (terre d’infusoires) des environs d’Oran partait pour l’Allemagne où il était employé — nous l’avons appris depuis à nos dépens — dans des fabriques d’explosifs. Bref, après un siècle de colonisation française, l’Algérie ne possédait pas de grande industrie. Lire les premières lignes

  p. 139-158

Il y a, paraît-il, des nations qui respirent librement et des nations « étouffées ». Étouffées par la géographie s’entend. Ce sont les Italiens qui ont lancé jadis cette étiquette, voulant exprimer par elle la situation de l’Allemagne et de l’Italie alors situées dans des mers relativement étroites telles que Baltique, mer du Nord et Méditerranée, ne communiquant pas aussi librement qu’elles l’auraient voulu avec les océans, où passent les vraies routes extérieures et transcontinentales. Lire les premières lignes

  p. 159-171
  p. 172-184
  p. 185-199

L’appui aérien, équivalent de l’Air Support anglo-américain, comprend, dans son sens le plus large, toutes les actions aériennes au moyen desquelles l’aviation apporte son concours aux armées de terre ou de mer. La coopération des Forces aériennes à la bataille terrestre ou navale peut être réalisée de deux façons différentes : Lire les premières lignes

  p. 200-212

Les communications ont toujours eu, dans le domaine stratégique, une importance primordiale. Au cours du XIXe siècle, elles ont connu un développement particulier dans la guerre terrestre. Aux mauvaises routes sur lesquelles se traînaient lentement, à travers l’Europe, les convois de l’Empereur et dont il avait obtenu cependant un rendement remarquable, se sont peu à peu substituées les voies ferrées en un réseau si dense que, dès la fin du siècle, il constituait, en Europe occidentale au moins, l’assise de toute manœuvre stratégique. Le camion a sans doute fait son apparition au cours de la première guerre mondiale, mais il était resté cependant après celle-ci un simple appoint. Lire les premières lignes

  p. 213-226

C’est en février 1945 que l’Alsace fut totalement libérée : mais c’est la prise de Strasbourg, le 23 novembre 1944, qui marqua, en fait, le début de cette série de combats victorieux. Aussi a-t-il paru intéressant de reproduire dans la Revue de Défense Nationale, sans rien y changer, les notes prises au jour le jour par un officier combattant (Ndlr : le général Jacques Branet) de la 2e DB. Lire les premières lignes

  p. 227-244

Chroniques

  p. 245-250
  p. 251-255

Dans les premières opérations entreprises par nos forces militaires de l’Indochine du Nord pour faire face à l’attaque générale vietnamienne déclenchée le 19 décembre 1946 (conservation et élargissement de nos positions dans les centres principaux : Hanoï, Haïphong, Nam-Dinh, Hué, Tourane ; regroupement des éléments dispersés les plus exposés et dont le maintien sur place était devenu inutile, tels les détachements de Phu-Lang-Tuong et de Bac-Ninh qui ont été repliés sur Hanoï ; rétablissement de la circulation sur les voies de communication les plus importantes : Langson–Tien-Yen, Hanoï–Haïphong), nos navires, comme il est naturel, n’ont pas été engagés aussi durement que les troupes de terre. Néanmoins, dès avant les « vêpres hanoïennes », le navire-atelier Jules-Verne et la frégate Croix-de-Lorraine ont eu maille à partir avec des batteries d’artillerie en rivière de Haïphong, mais sans subir d’avaries (12 et 14 décembre 1946). Nos avisos coloniaux ont contribué à repousser de fortes attaques dirigées contre nos lignes, le Dumont-d’Urville à Dosong dans la nuit du 15 au 16 décembre, le Savorgnan-de-Brazza à Tourane les 20, 21 et 25 décembre 1946. La flottille fluviale du Tonkin a pris une part active aux opérations qui, commencées le 21 décembre 1946, ont abouti, le 27, au dégagement de la ville de Haï-Duong sur la route Haïphong–Hanoï. Signalons pour mémoire, puisque le calme continue de régner en Indochine du Sud, que la flottille fluviale de Cochinchine a été la première force française à réoccuper Battambang, restitué au Cambodge à la suite de l’accord franco-siamois du 17 novembre 1946 (7 décembre). Lire les premières lignes

  p. 256-261
  p. 261-265
  p. 266-271
  p. 271-278

Bibliographie

Général Aimé Doumenc : Le Mémorial de la terre de France  ; Éditions Arthaud, 1943 ; 450 pages - Edmond Delage

Le général d’armée Doumenc a entrepris de retracer dans cette collection le passé militaire de notre pays constamment en butte aux attaques germaniques. Lire la suite

  p. 279-280

Les Bandes de Picardie ou le 1er RI dans la Résistance  ; (préface du général Pierre Koening) ; Éditions Lammarre, 1946 ; 195 pages - Edmond Delage

Dans la résistance de l’armée, le 1er Régiment d’infanterie a joué un rôle magnifique. Il y était prédestiné par son glorieux passé, car dès 1567, quand naquit l’armée permanente française, les bandes de Picardie fusionnèrent dans le « Picardie », « Premier Régiment français ». Quand en novembre 1942, l’armée française, ou plutôt ce qu’il en restait, fut dissoute, le 1er RI se dispersa dans les villages et dans les bois du Cher. Lire la suite

  p. 280-280

Henri Le Masson : Les Flottes de Combat 1947  ; Sociétés d’Éditions géographiques, maritimes et coloniales, 1946 ; 410 pages - A. R.

L’éloge n’est plus à faire de ce précieux annuaire, fondé en 1897 par le capitaine de vaisseau de Balincourt, continué de 1928 à 1942 par le capitaine de vaisseau Vincent-Bréchignac, et depuis cette dernière date par M. Le Masson, qui avait d’ailleurs apporté son concours à la préparation de plusieurs des éditions précédentes. Tous les marins et le public, de plus en plus étendu, qu’attirent les choses de la mer savent quelle mine inépuisable de renseignements les Flottes de Combat, digne émule du Jane’s Fighting Ships britannique, représentent tant pour la connaissance des caractéristiques des bâtiments de guerre que pour celle de la composition et de l’évolution des forces navales des différentes puissances. Lire la suite

  p. 281-282

Comte Galeazzo Ciano : Journal politique 1939-1943  ; Presses française et étrangère, Oreste Zeluck, 1946 ; 330 pages - Edmond Delage

Le premier tome du Journal politique du comte Galeazzo Ciano qui vient de paraître dans une excellente traduction, préfacé par l’écrivain suisse bien connu Sven Stelling-Michaud, constitue une importante contribution à l’histoire de l’avant-guerre et de la guerre. On sait dans quelles circonstances romanesques ce journal put être sauvé des Allemands et comment la femme de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Mussolini réussit à le dissimuler au cours de son passage en Suisse. La nouvelle du sauvetage de ce précieux document illumina, paraît-il, le visage du condamné à mort quelques heures avant son exécution. Lire la suite

  p. 282-283

Le périodique militaire le plus ancien de l’univers va bientôt fêter son centenaire. Il s’agit de la Revista Militar portugaise, revue mensuelle de culture générale militaire, d’une haute tenue littéraire et technique. Lire la suite

  p. 284-284

Revue Défense Nationale - Février 1947 - n° 033

Revue Défense Nationale - Février 1947 - n° 033

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Février 1947 - n° 033

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